"L'Europe doit augmenter ses dépenses militaires"

"La Tribune" - Après dix années de baisse des budgets militaires, la reprise constatée aux Etats-Unis est-elle durable ?Agnès Blazy - Quatre facteurs nous font anticiper une hausse des budgets de défense dans le monde. Tout d'abord la tenue d'élections dans de nombreux pays. Puis le fait que ces budgets étaient, avant le 11 septembre, à des niveaux historiquement bas. Ensuite les rallonges votées par le Congrès américain : 48 milliards de dollars, ce qui portera le budget à 390 milliards de dollars en 2003 avec un objectif de plus de 500 milliards de dollars en 2012. Enfin le climat d'insécurité mondial actuel. A long terme l'augmentation des budgets militaires est assurée, mais elle ne se fera pas de manière uniforme. En Europe, le déséquilibre est flagrant au sein de l'Otan. Ainsi les pays membres de l'organisation, hors Etats-Unis, disposent de 150 milliards de dollars. L'Europe doit augmenter ses dépenses militaires au risque d'être marginalisée en termes de recherche et développement.Quelles sociétés profitent de ces évolutions ?Le mouvement de hausse des budgets reste pour l'instant uniquement américain. Aujourd'hui les entreprises américaines bénéficient donc d'une visibilité que n'ont pas les sociétés européennes. Dès lors, Lockheed, Raytheon et Northrop Gruman seront avantagées. Il faut en plus garder à l'esprit qu'en Europe augmenter les budgets défense est très délicat puisqu'il faut respecter les contraintes de déficit budgétaire de Maastricht, à savoir 3 % du PIB maximum. Ce déséquilibre risque de se poursuivre sachant que les Etats-Unis dépensent annuellement en défense 1.150 dollars par habitant, quand la France en dépense 680 euros.Sur quels acteurs européens peut-on miser ?Il faut privilégier les acteurs dont l'activité est majoritairement orientée vers le militaire. BAe et Thales restent nos préférées. A long terme, même si EADS augmente son chiffre d'affaires militaire, son intérêt réside surtout dans la recomposition de son capital en 2003. En ce qui concerne Dassault Aviation, notre opinion est moins favorable qu'auparavant car le Rafale, pourtant acclamé d'un point de vue technique, n'enregistre toujours pas de commandes à l'exportation.
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