"Les pétrolières manquent d'éléments convaincants"

latribune.fr.- Les récents événements géopolitiques bouleversent-ils la donne pour les groupes pétroliers ?Richard Franklin.- Notre objectif d'un baril de brent à 20,50 dollars paraît désormais modeste. Au vu de la hausse déjà enregistrée et d'une demande qui serait nourrie à la fin de l'été par l'accélération de la croissance, nous pourrions atteindre une moyenne supérieure sur 2002. Les menaces de l'Irak ne font guère trembler un marché qui sait que les Saoudiens peuvent rapidement combler le déficit.Des fondamentaux qui auraient tout lieu de continuer à nourrir la hausse des pétroliers...On dit souvent que c'est quand tout le monde commence à parler de pétrole qu'il faut vendre. Compte tenu de l'orientation du baril, les perspectives de bénéfices réservent encore de bonnes surprises cette année, d'autant que nombre d'analystes prévoient encore d'augmenter leurs prévisions quant au prix du pétrole en 2002. Cependant, pour la première fois en deux ans, la croissance des bénéfices du secteur sera à la traîne par rapport au marché, une croissance de 9 % étant attendue sur le MSCI Europe en 2002. Sur le long terme, avec un prix du pétrole normalisé à 18,50 dollars, les pétrolières semblent assez bien valorisées. Et traditionnellement, les valeurs pétrolières commencent à sous-performer à partir du deuxième tour de vis de la Fed sur les taux. Nous l'attendons en septembre, après celle de juin.Quels éléments pourraient permettre au secteur de poursuivre sa lancée ?Aucun ne semble vraiment convaincant. Il est difficile pour le marché de souscrire à un prix d'équilibre supérieur à 18 dollars à long terme pour le pétrole. Difficile également dans ces conditions de faire accepter des ratios de valorisation plus élevés. De même, les possibilités de consolidation sont limitées, entre des géants restreints par les lois antitrust et des groupes comme ENI, Statoil ou Repsol dans lesquels les Etats ont leur mot à dire. Quant à une amélioration de la rentabilité, elle sera plus graduelle, maintenant que les grandes fusions sont derrière nous. BP comme TotalFinaElf entrent dans une phase de croissance organique. En dépit de tout cela, il est encore trop tôt pour sortir. D'autant qu'en réalité, les investisseurs n'ont pas de réelle alternative...Propos recueillis par Pierre-Alexandre Sallier et Robert Jule
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