AGF résiste malgré de lourdes provisions

Au sortir d'un été particulièrement mouvementé pour les valeurs de l'assurance, AGF, le principal concurrent français d'Axa (qui vient de publier ses semestriels définitifs) et filiale du leader mondial, l'allemand Allianz, publie mardi des résultats semestriels affecté par des provisions dues à l'état des marchés financiers.Dans le communiqué publié ce matin, toutes les variations sont calculées par rapport à la moitié des résultats annuels 2001 et non par rapport aux chiffres à fin juin.Les AGF ont ainsi enregistré un bénéfice net part du groupe de 364 millions d'euros au premier semestre 2002, en baisse de 31%. Un niveau cependant meilleur que les attentes des analystes interrogés par l'AFP, qui tablaient sur un résultat compris entre 295 et 344 millions d'euros. Le bénéfice par action pondéré s'est établi à 2,15 euros au premier semestre, contre 2,13 euros pour la valeur 2001 divisée par deux, et 3,18 euros pour le premier semestre 2001 en valeur pro forma. Le groupe a par ailleurs confirmé la baisse de son chiffre d'affaires, annoncée au mois d'août, de 8,778 milliards d'euros.Au cours d'un semestre marqué par la dégradation des marchés financiers, les provisions pour dépréciation durable du portefeuille d'actifs se sont élevées à 277 millions d'euros et les provisions pour risque d'exigibilité à 56 millions. Les plus-values réalisées sur les marchés ont fondu de 70% sur un an, à 98 millions d'euros. Sur un total de 333 millions d'euros de provisions, 212 millions concernent uniquement la part incombant aux actionnaires. Et le groupe estime qu'il va devoir passer de nouvelles provisions pour le reste de l'année, vraisemblablement à hauteur de 135 millions au second semestre.Pénalisé par la déprime boursière, le pôle "asset management et banques" voit son activité passer de 25,8 millions d'euros à 15,2 millions en un an. La gestion d'actifs réalise un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros et Banque AGF génère une contribution courante négative de 5 millions d'euros.AGF est heureusement beaucoup moins exposé aux marchés financiers que ses concurrents. Dès lors le pôle "assurance de personnes" (41% de l'activité totale) voit son chiffre d'affaires progresser de 3,2% à 3,549 milliards d'euros, tandis que le pôle "assurances de biens et de responsabilités" (41% de l'activité) affiche une croissance de 10,8% à 3,619 milliards d'euros. Cette branche voit sa contribution au résultat courant total grimper de 22,7% alors que la contribution de l'"assurance des personnes" recule de 19,8%. En dehors de l'étranger, la rentabilité opérationnelle de tous les métiers a été améliorée.Pour l'ensemble de l'année 2002, le groupe pense que "de nombreuses incertitudes persistent sur les perspectives économiques et boursières à court terme". AGF estime toutefois qu'il pourra "maintenir en 2002 la rentabilité des capitaux alloués (ROE) au niveau atteint au premier semestre", soit 11%. De plus, le résultat courant hors plus-values devrait être "en très forte amélioration en 2002", indique le groupe.Laurent Mignon, le directeur général adjoint du groupe, a par ailleurs indiqué à l'agence Reuters que les AGF n'avaient pas l'intention de se séparer de leur participation dans le Crédit Lyonnais dont le groupe détient encore 9,8% du capital. "Il n'y a pas de raison qu'on cède des titres dans une situation de partenariats industriels importants". Les conjectures autour de la composition du tour de table du Lyonnais vont bon train dans l'attente de la fin du pacte d'actionnaires en 2003, et alors que le Crédit Agricole fait figure de prédateur principal.En clôture, l'action perd 4% à 37,42 euros qu'elle avait bien résisté pendant toute la séance.
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