Fimatex s'offre Boursorama

Longtemps attaché à son indépendance, le portail économique et financier Boursorama vient finalement d'accepter une offre de rachat. Fimatex a en effet annoncé ce matin la signature d'un protocole d'acquisition de la société Finance Net (éditrice de Boursorama) pour un montant de 44 millions d'euros. L'opération se fera à 80% par échange de titres. Vincent Taupin, président de Fimatex, prendra la direction du nouveau groupe et dirigera un comité exécutif de six membres dont feront partie les deux dirigeants de Boursorama.Si l'on a souvent évoqué, avec la vente de Consors, une nécessaire concentration dans le secteur du courtage en ligne, Fimatex voit également dans le rapprochement entre sociétés de courtage et portails d'information un moyen de réaliser des synergies. "L'audience de Boursorama permettra d'ouvrir 13.000 comptes de courtage en ligne supplémentaires par an d'ici 2004. Par ailleurs, des économies de coûts seront réalisées, notamment grâce à la combinaison des fonctions informatiques et marketing et à la suppression des doublons dans les contrats de flux d'informations", précise le communiqué de la filiale de la Société Générale.De surcroît, la reprise de Boursorama va diversifier les revenus de Fimatex et notamment les décorréler de l'évolution des places boursières à laquelle les courtiers sont très sensibles. Enfin, et cela ne gâche rien, Boursorama est une société déjà rentable qui en 2001 a dégagé un résultat net de 1,2 million d'euros pour un chiffre d'affaires de 7,8 millions d'euros, soit un taux de marge nette de 15%. Des chiffres qui contrastent très nettement avec ceux que le courtier a publié ce matin.L'an passé, Fimatex a en effet comptabilisé une perte nette de 51,7 millions d'euros, contre un déficit de 33,3 millions un an plus tôt. Le pari de Fimatex d'améliorer le résultat entre le premier et le second semestres 2001 n'est donc pas gagné: la perte était de 24,3 millions à fin juin (voir ci-contre) et elle a atteint 27,4 millions entre juillet et décembre.En premier lieu, Fimatex a souffert de la baisse de 23% du nombre d'ordres exécutés. Ainsi, le produit d'exploitation est passé de 81,1 à 63,6 millions d'euros. En outre, les deux-tiers de la perte nette proviennent des développements hors de France et d'Allemagne. Mais c'est là un des points que le groupe met en avant pour justifier son optimisme: cela ne se reproduira pas car il a mis un terme à ses activités au Royaume-Uni et en Espagne (voir ci-contre).D'ailleurs d'une façon générale, la publication de Fimatex laisse entrevoir quelques éléments positifs. Sans toutefois fournir de chiffres détaillés, il indique avoir atteint l'équilibre financier au quatrième trimestre. Et les coûts ont été réduits entre le premier et le second semestres 2001: les charges de marketing ont par exemple reculé de 56% à 16,7 millions d'euros en 2001. En conséquence, le point mort en France a été abaissé de plus de 40% en un an, à 140.000 ordres par mois.Fort de ces améliorations et de sa nouvelle dimension, le groupe se veut donc confiant pour l'avenir et anticipe un résultat net positif en 2003. Un an plus tard, sa part de marché dans le courtage en ligne devrait avoisiner les 30%, et 45% de son chiffre d'affaires devraient être indépendants des fluctuations boursières.A la Bourse de Paris, l'ensemble de ces nouvelles est accueilli avec optimisme. L'action Fimatex gagne 11,48% à 3,40 euros en clôture, après trois séances passées dans le rouge. Sur l'année, le titre monte de 15%.latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.