"Les marchés sont en voie de stabilisation"

La Tribune.- Parmi les sujets de crainte des investisseurs actuellement, quels sont ceux qui pèsent le plus sur les marchés d'actions ?Teun Draaisma.- La principale cause du pessimisme des investisseurs me semble être leurs inquiétudes sur le cycle économique à mesure qu'ils réalisent que l'ampleur de la reprise sera moins importante. Le risque d'une intervention militaire américaine en Irak est, bien sûr, une source supplémentaire d'inquiétudes. A l'inverse, depuis que le gouvernement américain et les autorités de marché ont mis sur pied toute une batterie de mesures visant à assurer la transparence de la comptabilité des entreprises, les craintes des investisseurs à cet égard semblent être passées au second plan.Malgré ces éléments "psychologiques", les conditions d'un rebond sont-elles réunies ?Oui ! Les indices sont particulièrement bon marché. Le ratio comparant le prix de l'indice MSCI Europe aux bénéfices 2003 attendus des entreprises qui le composent (PER) ressort à 15. Il est ainsi revenu aux niveaux de 1993. De même, cet indice se paie aujourd'hui entre 1,4 et 2,1 fois le niveau des fonds propres des sociétés qu'il représente. Un plus bas qui n'avait pas été atteint depuis neuf ans. Par ailleurs, les taux d'intérêts sont historiquement bas et nous ne prévoyons pas de resserrement monétaire d'ici la fin de l'année, ce qui offre une certaine marge de manoeuvre aux marchés. En outre, le pessimisme des investisseurs est tel qu'il confirme notre point de vue : à savoir que nous avons abordé la première phase du nouveau cycle économique. Celle-ci se caractérise par la démoralisation des investisseurs alors même que les fondamentaux des entreprises s'améliorent et que les valorisations sont attrayantes. Je ne prévois pas pour autant de rebond à court terme. En réalité, les marchés sont entrés dans une phase de stabilisation et il faut encore attendre que la reprise économique se confirme pour que les cours décollent.Prévoyez-vous un rebond d'une grande ampleur ?Ce rebond interviendra dans les six à douze mois qui viennent mais son ampleur ne devrait pas être très élevée. Les facteurs qui ont favorisé l'envol boursier des années 1998 à 2000 ne sont plus réunis. Le taux d'endettement des sociétés a beaucoup augmenté, les impôts ont été suffisamment réduits et les taux d'intérêts ne peuvent pas être davantage abaissés sous peine d'entrer en déflation.
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