"Les six mois à venir devraient être positifs à Tokyo"

"La Tribune". Peut-on croire à la hausse des bénéfices prévue par les sociétés nippones ?Hideto Yamamoto. Les raisons de la modestie des résultats sur le dernier exercice sont connues: faiblesse de la demande d'appareils électroniques, stocks d'invendus massifs, demande et investissement intérieurs atones, importants passages de provisions, coûts des plans sociaux. Cette année, les bénéfices devraient pourtant être solides, les entreprises attendent 63 % de hausse car de réelles mesures de réduction des coûts ont abaissé le seuil de rentabilité des sociétés, qui rendront cet objectif accessible même avec 1,6 % seulement de hausse attendus pour le chiffre d'affaires.De quoi oublier un peu les réformes de l'économie...Et pourtant beaucoup a déjà été fait par le gouvernement Koizumi ; des privatisations aux incitations à l'entrée des femmes sur le marché du travail, en passant par les programmes de crédit aux PME, la réduction des créances douteuses ou le plafonnement des émissions de bons du Trésor. Un nouvel et très ambitieux programme touchant aussi bien à la décentralisation qu'aux retraites ou aux réductions budgétaires devrait être annoncé dans les jours à venir, en préambule au sommet du G7. Comme on l'a vu la semaine dernière, l'accent sera surtout mis sur la fiscalité. Aujourd'hui, 90 % des ménages appartiennent à la tranche d'imposition la plus faible et 70 % des entreprises ne paient pas d'impôts.Cela conduit à la remontée de la Bourse de Tokyo...Ne me faites pas dire qu'il n'y a pas de risques énormes liés, bien sûr, à la reprise américaine, mais également au maintien au pouvoir de Koizumi. Ceci acquis, les six mois à venir seraient d'autant plus positifs que les pressions sur le marché s'allégeront. Le gros des cessions de participations croisées a eu lieu en 2002, les rachats d'actions pourraient atteindre un record de 82 milliards de dollars cette année, les fonds de pension publics renforcent leur implication en Bourse. Sur un horizon de dix-huit mois, je serais encore plus optimiste : les réformes commenceront à faire effet, les créances douteuses seront en voie de résolution. Les investisseurs reviendront sur les fondamentaux des valeurs domestiques pour jouer la reprise du Japon.Propos recueillis par Pierre-Alexandre Sallie
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