Tassement des résultats attendu chez TF1 et M6

Publication de TF1, publication de M6: cette semaine va permettre au marché de faire le point sur les résultats des chaînes de télévision françaises pour le premier semestre. Résultats qui, compte tenu du marasme du marché publicitaire, devraient ressortir en net repli.TF1 et la Coupe du monde. A tout seigneur tout honneur, c'est la première chaîne, TF1, qui ouvrira le bal des publications. Ses comptes sont attendus mercredi soir. Et les professionnels ne se font guère d'illusions. Car TF1 a déjà donné un indicateur important en publiant son chiffre d'affaires fin juillet (voir ci-contre). Après une hausse surprise de 0,4% au premier trimestre, les recettes publicitaires se sont tassées de 4,05% les trois mois suivants, entraînant une baisse de 1,9% sur l'ensemble du semestre. Un chiffre qui tient compte de la Coupe du monde diffusée en juin et dont les Français (principaux vecteurs de recettes pour TF1) ont été prématurément éliminés. Difficile donc dans ces conditions d'afficher des résultats flatteurs, même si la diversification a sauvé le chiffre d'affaires global.Selon les analystes, deux autres facteurs devraient peser sur la rentabilité de la société. Tout d'abord, TF1 aura intégré TPS à hauteur de 50% alors qu'auparavant le bouquet satellitaire n'était consolidé que par mise en équivalence à 25%. Or, TPS ne devrait pas être rentable avant 2004.Par ailleurs, le coût de la grille est attendu en nette hausse. En raison de l'acquisition des droits de la Coupe du monde, Fideuram-Wargny vise +23%. Mais le Mondial n'est pas seul responsable. "Le groupe a également maintenu sa politique d'investissement en nouveaux programmes sur le semestre, entraînant une hausse du coût de la grille (hors Coupe du Monde) de +5,5% selon nos estimations", ajoute Aurel-Leven.Bref, avec des coûts en hausse et des recettes en baisse, les bénéfices devraient avoir fondu. Fideuram-Wargny attend un repli de 38% à 165,3 millions d'euros du résultat d'exploitation. Quant au résultat net, le consensus Reuters le situe entre 110 et 120 millions d'euros, en baisse de 25 à 32%.M6 moins touché. Chez M6, la tendance devrait également être baissière. Mais dans une moindre mesure. Car la petite chaîne qui monte a mieux réussi à contenir le recul de ses recettes publicitaires que TF1. Après un repli de 6,8% sur les trois premiers mois, elles ont augmenté de 0,5% au deuxième trimestre, soit -1,8% sur le semestre (voir ci-contre). L'effet "Loft" semble une nouvelle fois avoir été bénéfique aux recettes publicitaires, tout comme à la diversification dont les ventes ont progressé de 45,8%.Ainsi, le marché mise sur un résultat net de 67 à 78 millions d'euros, contre 80,2 millions un an plus tôt.Des horizons encore flous. Au-delà des résultats, le marché regardera de près les perspectives des deux chaînes dans un contexte qui offre encore peu de visibilité. A cet égard, les groupes du secteur de la publicité, qui ont récemment présenté des semestriels, se sont montrés très prudents. Le numéro un mondial, WPP, a même déclaré ne pas voir de reprise avant 2003 ou 2004.C'est donc surtout sur cet élément que les analystes baseront leur opinion, ainsi que sur le coût de la grille. Car s'ils craignent un marché publicitaire tendu, ils verraient aussi d'un mauvais oeil un dérapage des coûts de programmation.Dans l'attente d'éléments tangibles concernant les mois à venir, les marchés se veulent encore hésitants. Ce qui bien entendu ne fait pas l'affaire des actions concernées. Sur l'année, M6 lâche 24% tandis que TF1 affiche un recul un peu plus marqué, de 28%. Il faut dire, comme le rappellent de nombreux professionnels, que TF1 est également pénalisé par les incertitudes qui entourent le dossier Kirch Media, dont il pourrait reprendre des actifs.
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