Publicis n'échappe pas au ralentissement

Dans l'attente des résultats semestriels de Publicis, dévoilés après la clôture, les valeurs publicitaires ont été attaquées lundi. Publicis a terminé en baisse de 1,28%avant la publication de ses chiffres et Havas a perdu 1,67%. Les deux valeurs perdent respectivement 50% et 30% depuis le début de l'année. Elle n'ont même pas profité, début août, du rebond entrepris par Paris suite au krach rampant du mois de juillet. Mardi au lendemain de la publication de ses chiffres, Publicis perd 6,54% à 19,44 euros.Le groupe a publié lundi après la fin de la séance officielle une marge brute (revenu consolidé) en baisse de 3,6% au premier semestre à taux de change et périmètre constant, pour un chiffre d'affaires en hausse de 29% à 7,5 milliards d'euros. La dégradation de la marge s'est particulièrement accéléré au deuxième trimestre, puisqu'elle a reculé de 4,8% contre 2,2% au premier trimestre. En incluant les changements de périmètre, la marge a progressé de 4,6% au premier trimestre et de seulement 0,3% au second, soit 2,4% de croissance sur l'ensemble du semestre, à 1,176 milliard d'euros.Pour expliquer cette différence, le groupe estime que "le marché mondial a été plus difficile que prévu au deuxième trimestre. L'effet des cessations de collaboration avec Saturn et Frito-Lay (Etats-Unis) s'est fait davantage sentir à partir du mois de mars".Par zone géographique, la plus mauvaise performance est réalisée en Amérique du Nord où la croissance organique recule de 6,2%. Un chiffre pourtant meilleur que celui de son grand concurrent français Havas, qui a vu sa croissance organique accuser un repli 9,7% dans cette zone.En terme de croissance externe, le semestre de Publicis a bien sûr été marqué par l'acquisition de Bcom3, le numéro 7 mondial, pour plus de 3 milliards d'euros (lire ci-contre), faisant du nouvel ensemble le quatrième acteur mondial du secteur avec une position prépondérante en Asie. Une région clé, puisque la croissance organique y a atteint 3,4% au premier semestre.Publicis devra cependant patienter jusqu'en septembre pour finaliser le rachat de Bcom3, dont les actionnaires doivent encore donner leur aval à l'opération. En septembre encore sera connu l'ensemble des résultats semestriels du groupe. En attendant, Maurice Lévy, le PDG, espère toujours maintenir les marges "au niveau élevé de 2001" malgré la "faible visibilité du marché publicitaire". Il confirme son objectif de 15% d'Ebit à la fin 2003 et assure toujours que Publicis fera mieux que le marché. C'est pour l'instant vrai car le marché publicitaire a reculé, lui, de 6% au premier semestre en terme de marge.Les deux titres de la publicité ont souffert ces derniers jours de la décision de Schroder Salomon Smith Barney d'abaisser ses recommandations sur trois valeurs du secteur - WPP, Publicis et Havas - de "neutre" à "sous-performance". "Le premier trimestre a été décevant et le deuxième trimestre a montré que les sociétés sont au bas de la reprise", expliquait l'analyste de la banque, cité par Reuters. "Nous prévoyons une croissance nulle du chiffre d'affaires organique au second semestre, ce qui devrait peser sur les marges brutes d'exploitation". De même, BNP Paribas Equities abaisse ce lundi sa recommandation sur Havas de "neutre" à "sous-performance", en raison d'inquiétudes liées au remboursement d'océanes à échéance 2006.SSSB et BNP ne font que refléter l'état d'esprit des observateurs, suite au report des résultats du numéro deux mondial, Interpublic. Ce dernier avait reculé du 6 au 13 août la publication de ses chiffres "afin de donner plus de temps à son comité d'audit", rappellait Reuters. L'annonce - il est vrai tardive - du report a entraîné la chute de 24% en une séance du titre Interpublic. Pourtant il a été décidé par volonté de prudence, alors que depuis juin, le numéro 1 mondial Omnicom souffre d'un article du Wall Street Journal mettant en doute ses pratiques comptables. Même si les résultats d'Omnicom se sont finalement révélés meilleurs que prévus, l'action a perdu 40% depuis juin. l'Enronite a gagné le secteur publicitaire qui n'avait pas besoin de cela, dans un contexte de ralentissement économique et de morosité de l'investissement des entreprises, et donc des annonceurs. C'est du moins l'avis des analystes interrogés récemment par Reuters : "La reprise du secteur publicitaire est très modeste. Elle évolue à un rythme d'escargot", note Alexia Quadrani, analyste chez Bear Stearns. "Les choses s'améliorent lentement, je ne pense pas qu'on verra de croissance soutenue avant l'année prochaine. Le redémarrage de l'économie, et donc du secteur publicitaire, que tout le monde espérait, ne s'est pas vraiment concrétisé", soulignait quant à lui William Warmington, analyste chez SunTrust Robinson Humphrey.
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