"Le marché auto va reculer de 4% en Europe"

La Tribune.- Quelle sera l'ampleur de la baisse du marché automobile en 2002 ?Arnaud Jeudy.- Le marché va se tasser car l'effet de base a été important en 2001 avec des politiques commerciales dynamiques comme les ajustements tarifaires en Grande-Bretagne et des lancements de véhicules sur des segments porteurs (307, Laguna, etc...). En 2002, avec moins de nouveautés prévues et une incertitude macro-économique persistante, nous attendons un repli du marché de 4% en Europe.Le projet de Bruxelles d'intensifier la concurrence peut-il affecter la rentabilité du secteur ?Les écarts de prix peuvent provenir de réglementations locales spécifiques et de conditions de marchés (la climatisation est plus répandue au sud qu'au nord de l'Europe) Du coup, en données nettes, les écarts ne sont pas aussi élevés que l'annonce Bruxelles et seraient proches de 8%. Les constructeurs haut de gamme peuvent se permettre d'harmoniser leur prix vers le haut. C'est ce qu'a fait BMW avec sa nouvelle série 7. Pour les généralistes, des ajustements à la baisse vont bien sûr avoir lieu. Car sur leurs marchés locaux où ils réalisent de meilleures marges, ces constructeurs vont être attaqués sur les prix. Cela pourrait en particulier affecter Volkswagen qui a des positions fortes en Allemagne, le marché le plus cher d'Europe. Mais la baisse des prix n'est pas rendue obligatoire par Bruxelles et il restera à voir le comportement des clients qui pourront aussi, en marge du prix, choisir une offre pour des raisons de proximité ou de services. Le secteur propose d'ailleurs de plus en plus des forfaits englobant notamment l'assurance. C'est un moyen de noyer le prix réel du véhicule dans un ensemble. L'impact sur les résultats devrait donc être limité et dilué dans le temps. D'autant que beaucoup de constructeurs tels Renault, Peugeot ou Volkswagen ont pris les devants en concentrant leur réseau de distribution.Le secteur offre-t-il des opportunités en Bourse ?Au delà du récent rebond des cycliques, nous devrions revenir à une situation de stock-picking au profit des valeurs les plus dynamiques. Comme Peugeot qui développe sa gamme, accroît sa rentabilité et reste le seul à tabler sur une hausse de ses ventes mondiales en 2002. On peut aussi jouer l'effet des restructurations via Renault et DaimlerChrysler, mais avec le risque qu'une mauvaise conjoncture reporte les objectifs dans le temps.Propos recueillis par Olivier Decarre
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