Suspense maximum à la veille des résultats de France Télécom

Hésitante depuis quelques jours, l'action France Télécom se distingue mercredi à la Bourse de Paris. En tête du SRD en clôture, elle gagne 5,64% à 33,80 euros à la veille de la publication des résultats 2001 du groupe.Au delà des résultats de l'exercice passé, les opérateurs regarderont surtout le dossier MobilCom (filiale à 28,5%), la stratégie proposée par France Télécom et les perspectives de réduction de sa dette, actuellement estimée entre 62 et 65 milliards d'euros. D'ailleurs, ce sont bien ces éléments qui permettent à l'action de nettement surperformer le marché. Car l'actualité va bon train autour du groupe ce mercredi, et en premier lieu sur le dossier MobilCom, avec lequel France Télécom est en litige depuis février (voir notre dossier).Une issue sur MobilCom. En effet, alors que les conseils d'administration des deux groupes se sont réunis mercredi, La Tribune révélait le matin même (voir ci-contre) que France Télécom et MobilCom seraient sur le point de trouver un accord. Les banques créancières de l'Allemand étaient pressenties pour reprendre les 42% détenus par le fondateur, Gerhard Schmid. Une solution impliquant que Gerhard Schmid quitte la direction du groupe et laissant la porte ouverte à une renégociation du partenariat entre France Télécom et MobilCom. Mais un rebondissement est intervenu en fin de journée puisque, selon des sources proches contactées par Reuters, Gerhard Schmid aurait annoncé, en dépit d'une solution amiable de plus en plus probable, qu'il souhaitait exercer son option de vente à France Télécom de 33% du capital de MobilCom. Une requête que l'opérateur français aurait immédiatement rejetée, les conditions nécessaires n'étant, selon lui, pas réunies. L'issue la plus probable semble donc être celle qui était mise en avant dans la matinée puisque, au cours de l'après-midi, des sources bancaires ont confirmé à Reuters que les banques créancières allaient faire une offre à Gerhard Schmid. Par ailleurs, le Financial Times rapportait mercredi matin, que France Télécom souhaiterait exercer son option de vente sur les 26,6% détenus dans l'opérateur italien Wind. Le quotidien britannique affirme que France Télécom a approché le groupe de services publics Enel, détenteur du reste du capital. Ce dernier affirme en revanche ne pas avoir été contacté et ajoute que France Télécom ne dispose pas d'option de vente. Wind est actuellement évalué entre 15 et 20 milliards d'euros. France Télécom pourrait donc en retirer au minimum 4 milliards d'euros.Incertitude sur les dépréciations. En ce qui concerne les résultats à paraître demain, l'opérateur devrait sans aucun doute afficher une performance opérationnelle de très bonne facture, selon les analystes. "France Télécom est fort sur le plan opérationnel", rappelait récemment Merrill Lynch qui attend un Ebitda de 12,3 milliards (+13,5%), un chiffre correspondant à la prévision moyenne des autres analystes. La téléphonie mobile devrait confirmer qu'elle est le moteur de la croissance puisque l'Ebitda d'Orange est attendu en hausse de 83% à 3,23 milliards d'euros. En revanche, le problème se corse lorsqu'il s'agit de déterminer un pronostic de résultat net. Car, comme dans le cas de Vivendi Universal, ce dernier va être affecté par des dépréciations d'actifs. Et "le résultat net dépendra de l'importance des provisions et personne n'en a aucune idée. France Télécom peut faire ce qu'il veut", souligne un analyste cité par Reuters.Dans un entretien au Monde daté du 12 mars, Michel Bon, le PDG du groupe, a bien confirmé qu'il devrait se livrer à une opération vérité (voir ci-contre). En revanche, il n'a donné aucune indication sur le montant des provisions, laissant les analystes dans l'embarras. Les plus modérés ont d'abord parlé de 6 à 7 milliards d'euros, tandis que Merrill Lynch les a évaluées à 12 milliards. En fait, selon une source proche contactée par La Tribune (voir ci-contre), les dépréciations pourraient avoisiner les 10 milliards d'euros. Michel Bon a exclu qu'elles portent sur Orange mais elle devraient concerner le câblo-opérateur britannique NTL (détenu à 18,5%), Telecom Argentina (propriété du Français à 14%) et MobilCom.latribune.f
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