Vivendi replonge en attendant son nouveau patron

L'action Vivendi, qui avait perdu un quart de sa valeur hier, reperd aujourd'hui 21,91% à 13,9 euros à la clôture de Paris, touchant un nouveau plus bas historique après avoir été réservée à la baisse peu avant la clôture. La correction atteint près de 50% en deux séances.Parmi les éléments qui ont pesé aujourd'hui, on peut relever un article du Financial Times de ce matin citant des sources proches du dossier et annonçant que News Corp aurait réduit d'un tiers le montant de son offre sur la chaîne payante italienne de Vivendi Universal, Telepiù. Quant aux dégradations de notations des agences, hier, elles ont continué à peser sur le titreMais l'actualité principale du géant des médias ce mercredi, c'est bien sûr le conseil d'administration qui a débuté à 18 heures en l'absence de Jean-Marie Messier. La réunion doit entériner le départ de J2M et la désignation de son successeur. La nomination du vice-président du groupe pharmaceutique Aventis, ex-Rhône Poulenc, Jean-René Fourtou, est attendue pour ce soir. Interrogé sur Europe 1, Marc Viénot, ancien patron de la Société Générale et membre du conseil d'administration, a confirmé que le choix de Jean-René Fourtou était le plus probable. Ce dernier est un proche de l'influent patron Claude Bébéar, l'un des premiers à avoir mis à l'index Jean-Marie Messier et sa stratégie. L'expérience de Jean-René Fourtou en matière de restructuration et de management de grands groupes est de nature à rassurer les investisseurs, notamment les Américains qui se souviennent du rapprochement réussi de Rhône Poulenc avec Rorer.Selon Le Figaro de ce mercredi, le conseil d'administration pourrait être remanié, Claude Bébéar y faisant notamment son entrée.Mais après le feuilleton, ce week-end, du désaveu de Jean-Marie Messier par les administrateurs français de VU (lire ci-contre), l'heure est plus que jamais aux soupçons sur ce que va laisser le PDG derrière lui. Après les révélations du Monde d'hier sur les tentatives d'embellissement des comptes du groupe à l'occasion du désengagement de BSkyB (lire ci-contre), c'était ce matin au tour de Libération de revenir sur des épisodes "douteux" de la gestion Messier.Le quotidien a révélé ainsi les avantages concédés à Barry Diller, le patron du réseau USA Networks, lors de l'acquisition de ce dernier par le géant français des médias. Des avantages annulés par l'assemblée générale du 24 avril dernier, et pour lesquels Barry Diller pourrait, selon le journal, attaquer J2M en justice.De plus, Libération est revenu sur le tour de passe-passe de la revente de la participation de VU dans le groupe de BTP Vinci, intervenue vendredi 28 mai. Un montage complexe déjà évoqué dans la Tribune (lire ci-contre), qui a pu être perçu comme un "effet d'annonce" mais qui prend aujourd'hui des allures de contournement discutable.Selon d'autres informations parues dans la presse, J2M, en contradiction avec ce qu'il assurait dans son livre il y a quelques années, serait en train de négocier des indemnités de départ à hauteur de 20,4 millions d'euros. D'autres informations font état de la rénégociation d'un prêt de 25 millions d'euros concédé par Vivendi à son PDG, qui pourrait, si le dossier n'aboutit pas, se retrouver ruiné. Mais selon Le Monde daté de jeudi, J2M dément avoir bénéficié d'un prêt de VU pour acheter 500.000 actions Vivendi. Selon le quotidien, plusieurs administrateurs trouvent les exigences de J2M "exorbitantes".Tous ces soupçons sur la gestion Messier sont enfin alimentés par les rumeurs selon lesquelles J2M négocierait une garantie de ne pas être poursuivi en justice.Le conseil d'administration extraordinaire de ce soir devrait permettre d'apporter des réponses claires à ces multiples interrogations. Dans cette perspective, le courtier Merrill Lynch, dans une note à ses clients, est à "achat fort" sur Vivendi, estimant que les banques, rassurées par le départ de Messier, vont renouveler leur soutien au géant des médias. La note annonce par ailleurs qu'un audit des comptes est en train d'être réalisé par Ernst & Young en remplacement du cabinet Arthur Andersen.De son côté Bear Sterns reste positif sur VU, tablant sur des cessions d'actifs dans les télécoms et un recentrage sur les activités de média.
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