Alcatel rassure malgré une lourde perte

Par latribune.fr  |   |  656  mots
Alcatel a terminé 2001 sur un trimestre difficile. Sur les trois derniers mois de l'année, le groupe de Serge Tchuruk a en effet enregistré une perte nette de 1,5 milliard d'euros. Le résultat opérationnel est quant à lui négatif de 368 millions d'euros, contre un bénéfice de 832 millions d'euros un an avant. Un chiffre nettement moins bon que prévu. Car Alcatel avait déclaré lors de son dernier avertissement, en octobre, prévoir une perte opérationnelle similaire à celle du troisième trimestre, de 215 millions d'euros.Conséquence directe, le résultat opérationnel annuel est lui aussi nettement moins bon qu'espéré. Il est ressorti à -361 millions d'euros (contre +2,25 milliards d'euros en 2000), là où les analystes du consensus JCF Group attendaient une perte de 229 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a quant à lui reculé de 5% à 25,35 milliards d'euros.Mais en dépit d'une fin d'année 2001 délicate, le groupe a néamoins montré quelques signes encourageants. Le résultat net, bien que largement dans le rouge, est parfaitement en ligne avec la dernière révision de la société. Toujours en octobre, Alcatel avait dit qu'il comptabiliserait une perte nette de 5 milliards d'euros, et celle-ci s'est finalement affichée à 4,96 milliards d'euros pour l'exercice passé: elle comprend 2,12 milliards d'euros au titre des restructurations, contre 143 millions en 2000. Le groupe est en outre parvenu à dégager un cash flow opérationnel de plus de 2 milliards d'euros. Par ailleurs, Alcatel a réaffirmé qu'il travaillait à réduire ses dépenses "pour atteindre un point mort inférieur à 5 milliards d'euros [de chiffre d'affaires] par trimestre". Certes, 2002 a débuté timidement. "Nous prévoyons une décroissance des ventes de 30% au premier trimestre 2002 par rapport au dernier trimestre 2001", indique le communiqué du groupe. Mais Alcatel précise qu'il atteindra son point d'équilibre dans l'année 2002. Et "nous prévoyons à partir du second trimestre une augmentation séquentielle de nos ventes trimestrielles et de notre résultat opérationnel, avec un résultat opérationnel positif pour l'ensemble de l'année 2002", ajoute la société qui d'après son président, interrogé par La Tribune, est devenue "le numéro un des infrastructures de télécoms" (voir ci-contre).Enfin, le groupe s'était engagé, il y a trois mois, à réduire sa dette à 4 milliards d'euros à la fin de l'année 2001. Or, au 31 décembre, l'endettement n'était finalement que de 2,7 milliards d'euros. Alcatel a par ailleurs indiqué qu'il n'excluait pas des cessions d'actifs en cours d'années. "Ces cessions ne sont pas au programme mais si c'est nécessaire, on le fera", a déclaré Jean-Pierre Halbron, directeur général en charge des finances.Le marché semble avoir jugé ces nouvelles relativement satisfaisantes dans leur ensemble. Ainsi, l'action qui a gagné 2,33% jeudi, accroît ses gains dans la matinée, en s'adjugeant 1,42% à 17,85 euros. "Alcatel a réussi à diviser sa dette par deux et dégage un bon cash flow. Je pense que le marché apprécie ces éléments positifs", notait jeudi un vendeur cité par Reuters, alors qu'un gérant estimait pour sa part qu'avec des perspectives plutôt rassurantes et aux niveaux de cours actuels, "le titre mérite peut-être d'être acheté dans une démarche court terme de trading."Toutefois, certaines notes d'analystes qui ont été éditées depuis la publication des résultats pourraient limiter l'optimisme du marché. Car de leur côté, les analystes sont en grande partie restés prudents. Si SG Securities a relevé sa recommandation sur le titre, en revanche Merrill Lynch estime par exemple que le groupe ne pourra pas réduire assez rapidement ses coûts pour affronter une année 2002 synonyme d'environnement difficile. Une méfiance partagée par un bureau parisien qui affirme manquer encore d'éclaircissements sur l'année 2002 et sur les relais de croissance à plus long terme, et qui reste par conséquent négatif sur le titre.latribune.f