Air France surpasse les attentes

La communauté financière s'attendait certes à une bonne résistance d'Air France à la crise du transport aérien survenue après le 11 septembre, mais la compagnie a surpassé toutes les prévisions pour son exercice 2001-2002Sur l'ensemble de son exercice décalé, courant du mois d'avril au mois de mars, après intégration de 31 millions de résultat provenant des sociétés mises en équivalence, et de 16 millions d'amortissement d'écarts d'acquisition, le résultat net part du groupe s'établit à 153 millions d'euros contre 421 millions au 31 mars 2001, soit une baisse de 63,7%. Le bénéfice d'exploitation chute de 47% à 235 millions d'euros. Ces baisses, pour spectaculaires qu'elles soient, sont bien moins graves qu'attendu puisque le consensus des analystes tablait sur un Ebit de 125 millions d'euros et un revenu net part du groupe ramené à 67 millions d'euros.Le chiffre d'affaires de la compagnie aérienne française a même progressé de 2% à 12,53 milliards d'euros. Il a été assuré à 82,8% par l'activité "passagers" et à 11,6% par les activités de fret. Le taux d'occupation des sièges s'est établi à 76,6%, ne baissant que de 1,5% par rapport à l'exercice précédent. Air France a pu résister à la crise du secteur, en réorientant ses capacités vers des liaisons autres que l'Atlantique Nord après les attentats du 11 septembre. Cette stratégie s'est avérée rapidement payante puisque dès le quatrième trimestre (janvier-mars 2002), le groupe a constaté une reprise de 1,5% du chiffre d'affaires à 3,04 milliards d'euros.Les charges d'exploitation sur l'ensemble de l'exercice se sont élevées à 12,37 milliards d'euros, en progression de 3,7% et de 1,9% à périmètre constant. Les principales réductions de coûts enregistrées sont les dépenses de carburant (-11,2%), les affrètements aéronautiques (-13,8%) et les frais commerciaux et de distribution (-5,5%).Les investissements se sont élevés à 1,47 milliard d'euros. Ils ont été financés par un cash flow opérationnel de 1,02 milliard et par des cessions aéronautiques pour 454 millions d'euros. Le ratio d'endettement reste contenu à 0,73 (0,74 au 31 mars 2001) pour des fonds propres de près de 4 milliards d'euros et un endettement net stable de 2,9 milliards d'euros.En termes de perspectives, le PDG Jean-Cyril Spinetta a indiqué prévoir un résultat d'exploitation pour l'exercice 2002/2003 "supérieur à celui de l'exercice écoulé" hors cessions aéronautiques. "Pour l'exercice en cours, beaucoup d'incertitudes demeurent concernant la reprise économique et le prix du pétrole", at-il commenté. "Nous devons également faire face à des coûts supplémentaires d'assurance, de sûreté et de redevances aéronautiques". Toujours pour l'exercice en cours, le groupe espère "une réduction des charges, une reprise du trafic et un retour des taux d'assurance à un niveau plus faible et aussi plus raisonnable".L'ensemble de ces résultats fait d'Air France la deuxième compagnie européenne en trafic, et la seule bénéficiaire. En effet, fin mars 2002, British Airways a enregistré sa première perte depuis sa privatisation en 1987: 200 millions de livres (320 millions d'euros) avant impôts. Et KLM a également terminé l'exercice dans le rouge, à -156 millions d'euros. Quant à la Lufthansa, la comparaison est plus difficile puisque son exercice correspond à l'année civile. Mais on peut toutefois noter qu'en 2001, elle a accusé sa première perte depuis huit ans avec -754 millions d'euros.Mercredi, à la Bourse de Paris, le titre Air France a terminé en hausse de 0,77% à 18,35 euros. Il a gagné plus de 12% depuis le début de l'année, et rebondit de plus de 22% depuis septembre 2001.
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