"La reprise des places émergentes est pérenne"

"La Tribune". La reprise des Bourses émergentes semble-t-elle durable?Jury Ostrowsky. Après une résistance dans le sillage du 11 septembre qui a vu les marchés émergents échapper partiellement à la tourmente du Nasdaq, les premiers mois de l'année 2002 confirment cet attrait retrouvé, que ce soit en Europe de l'Est ou en Asie. Depuis le 1er janvier, la performance de l'indice MSCI EM approche les 13% et le compartiment d'Europe de l'Est progresse de 19%. La hausse n'est pas seulement due au rattrapage qui intervient après une sous-performance jusqu'à la mi-2001.Quel a été le cadre structurel de la reprise de ces marchés?A l'issue des crises de 1997 (Asie) et de 1998 (Russie), un vrai nettoyage est intervenu avec la recomposition du secteur bancaire de ces pays, la disparition de certains conglomérats et une épreuve vérité des comptes. Sur un plan macroéconomique, on constate une dynamique vertueuse qui associe des comptes extérieurs équilibrés et des budgets excédentaires. Les dévaluations ont ramené la compétitivité à ces économies. En Russie, la multiplication par six des prix des canettes de bière importées, consécutive à la dévaluation du rouble, a remis en selle des producteurs locaux. Et si cet avantage s'estompe, le temps de l'ajustement aura permis au bout du compte de réanimer le tissu industriel local. Et les réformes qui touchent à la fiscalité, à la propriété foncière, à l'administration, à la justice ou aux anciens monopoles naturels sont de grande ampleur. Mais partout c'est le thème de la convergence qui réduit le risque. En Europe, l'espoir d'adhérer à l'Union européenne impose des réformes alors qu'en Asie la Corée, onzième économie mondiale, va intégrer l'OCDE.Les valorisations ne se sont-elles pas tendues?Non, surtout si on compare les PER des actions émergentes inférieurs de moitié ou des deux tiers à ceux des grandes Bourses mondiales. D'autant que les perspectives de celles-ci sont moins florissantes que par le passé. C'est aussi à l'aune de ce changement que les places émergentes redeviennent attractives. D'autant qu'aujourd'hui leurs indices ont réduit la part des télécoms et des technologiques, aussi le pari de l'UMTS n'y a pas cours.Propos recueillis par Christophe Tricaud
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