Le scepticisme de WPP met la publicité sous pression

Dans un marché en proie à la morosité, WPP vient d'apporter de nouvelles raisons de douter. Car le groupe britannique de publicité a fait une annonce qui, sans être véritablement un avertissement, s'en rapproche fortement. Il a en effet déclaré que son objectif de marge opérationnelle de 15% pour l'année 2002 serait "difficile à atteindre" (voir ci-contre). Une prévision qui avait été faite au mois d'avril, lorsque le groupe avait présenté ses chiffres trimestriels.Plus préoccupant encore, alors que plusieurs groupes du secteur ont indiqué attendre un rebond avant la fin de l'année, WPP n'attend pas quant à lui de véritable reprise du marché avant 2004, au moment de l'élection présidentielle américaine et des jeux Olympiques d'Athènes. Et les premiers chiffres concernant 2002 vont dans ce sens. A fin mai, les revenus du groupe se sont tassés de 2% par rapport à l'année précédente. Mais le groupe a en partie bénéficié de ses acquisitions puisqu'à périmètre constant et hors effet de changes le recul a été de 8%.Ces déclarations ont immédiatement porté un coup à l'action du groupe. Elle a plongé de plus de 15%, touchant un plus bas annuel de 501 pence, et cède encore 6,25% à 555 pence en fin d'après-midi.Loin d'être un cas isolé, la secousse qui a touché le titre WPP a été ressentie sur l'ensemble du secteur de la publicité et des médias en général. Ainsi, l'indice DJ Stoxx des valeurs européennes des médias a lui aussi décroché et perd 5,3% vers 17h30. Une réaction qui n'étonne pas les professionnels. "Il va y avoir des dégradations et le fait qu'ils [WPP] ne voient pas de reprise dans la publicité est de mauvais augure pour l'économie en générale. Car un sursaut de la publicité est habituellement un signe que le redressement économique est en bonne voie", note un vendeur britannique cité par Reuters.Parmi les valeurs phare de la publicité et des médias, on relèvera notamment que Pearson perd 1,16% à 684,5 pence et que Cordiant plonge de 8% à 80,5 pence. Enfin en France, les représentants du secteur ont eux aussi vivement réagi. Havas lâche 7,08% à 6,04 euros, revenant ainsi à ses niveaux d'octobre 2001, tandis que Publicis dévisse de 6,55% à 26,10 euros.
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