« Le manque de visibilité pénalise les warrants »

« La Tribune » - Après une augmentation des volumes en 2000, le marché des warrants a enregistré une sérieuse baisse en 2001 ?Thibault Gobert - En 2000, tous émetteurs confondus, le montant global des volumes traités en France sur les warrants avait atteint 3,3 milliards d'euros. L'an dernier, les volumes n'ont pas dépassé 3,1 milliards d'euros. Soit un recul de plus de 6 %. La baisse d'activité est réelle. Mais elle est modeste. D'autant que le chiffre de l'année précédente constituait un record.A quoi faut-il attribuer cette contraction ?Pour les investisseurs, l'élément déterminant est la visibilité. Elle leur a fait cruellement défaut tout au long de l'année. D'abord avec l'entrée en récession des Etats-Unis dès le premier semestre. Ensuite, avec les attentats tragiques du 11 septembre et leurs conséquences sur les marchés financiers.Mais sur des marchés en crise, les warrants n'ont-ils pas un réel intérêt pour les investisseurs ?Face à des mouvements baissiers de fortes amplitudes, des stratégies gagnantes peuvent être élaborées avec les puts. Seulement, les statistiques montrent que les investisseurs s'intéressent moins aux puts qu'aux calls. Y compris dans des marchés baissiers. Du moins ont-ils du mal à être vendeurs sur un titre. A partir de septembre, les volumes traités sur les warrants avec l'indice CAC pour sous-jacent ont représenté près de 60 % de l'activité globale contre à peine plus de 30 % pour les warrants émis sur des titres. Alors qu'en début d'année le rapport de forces était l'inverse.Trois nouveaux émetteurs sont apparus l'an dernier. N'y a-t-il pas trop d'acteurs sur ce marché qui, en France, a du mal à se développer ?Avec l'arrivée du Crédit Agricole, de Natexis (Groupe Banque Populaire) et d'Oddo, le nombre des émetteurs est passé de six à neuf. En Allemagne, ils sont plus de trente. Mais, outre-Rhin, les warrants connaissent depuis longtemps un réel succès. Dans l'état actuel du marché français, on peut considérer qu'il n'y a pas de place pour neuf émetteurs. Leur multiplication peut néanmoins avoir des effets bénéfiques. Plus il y a d'acteurs sur ce marché, plus il y a d'actions de communication et de pédagogie dispensées sur les warrants. Il y a en outre plus de concurrence sur les prix. Les investisseurs sont donc gagnants.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.