France Télécom prêt à lâcher MobilCom

Gerhard Schmid a perdu. Selon Le Figaro de ce mercredi, alors que l'ancien président de l'opérateur allemand était encore la veille "persuadé que France Télécom ne laisserait pas tomber MobilCom", Michel Bon aurait réussi à convaincre Bercy, ministère de tutelle, de quitter le marché allemand en sortant de l'aventure MobilCom.A quelques heures du conseil d'administration de jeudi et de la publication, vendredi, de résultats semestriels attendus catastrophiques, France Télécom sauverait donc les meubles en lâchant son partenaire allemand, abandonnant le marché outre-Rhin à ses rivaux européens Deutsche Telekom et Vodafone. Michel Bon répétait de longue date que son groupe "ne demeurerait pas à n'importe quel prix en Allemagne", rappelle Le Figaro. Ce faisant, l'opérateur français mettrait fin à un feuilleton qui a tenu en haleine les investisseurs durant de longs mois, et qui s'était calmé après le départ de Gerhard Schmid, qui avec sa femme contrôle encore 49,9% de MobilCom. Début septembre, l'autorité de régulation des marchés financiers en Allemagne avait en outre rejeté un recours de Gerhard Schmid, qui entendait contraindre France Télécom à faire une OPA sur les parts qu'il ne possèdait pas encore dans MobilCom.Les effets de ce retrait pour France Télécom seraient certes bénéfiques d'un point de vue financier, soulageant l'opérateur historique des quelques 6 milliards de dette de MobilCom qui, de plus, selon un rapport commandé par Michel Bon, voit sa clientèle s'éroder. Cependant d'un point de vue politique, l'opération, si elle est confirmée, pourrait nuire aux relations franco-allemandes, l'Etat français, principal actionnaire de FT, endossant de fait la responsabilité de la faillite de MobilCom et de ses 6.000 employés. Le Monde daté de jeudi rappelle, en confirmant la décision de sortie de MobilCom, que le gouvernement allemand a sa part de responsabilité dans la faillite de MobilCom, du fait de l'onéreuse course aux licences UMTS, que l'opérateur a payé au prix fort.Mais Bercy, qui a toujours refusé à France Télécom la possibilité de payer son développement en actions, contribuant au creusement de sa dette, semble aujourd'hui vouloir se faire pardonner en adoptant le point de vue de Michel Bon... Et en le gardant à la tête de la société.En effet, selon La Tribune (lire ci-contre), le gouvernement souhaiterait laisser Michel Bon à son poste, au moins provisoirement, dans l'attente de la mise au point d'une nouvelle stratégie pour le groupe. Le débarquement précipité du PDG, dans la perspective des résultats semestriels, ne serait en effet pas de grande utilité alors que personne n'est sérieusement envisagé pour lui succéder. La Tribune indique par ailleurs que c'est le directeur financier, Jean-Louis Vinciguerra, qui pourrait partir le premier, laissant le champ libre à "des cessions jusqu'ici non réalisées, ni même envisagées", explique un banquier interrogé par le quotidien. Le maintien de Michel Bon impliquerait en outre qu'il accepte l'idée d'une augmentation de capital, opération qui pourrait ne pas intervenir aussi rapidement qu'attendu.La perspective de la sortie de MobilCom a d'abord profité au titre FT qui gagnait plus de 3% à l'ouverture. En milieu de journée, l'action rechutait de 2% avant de se reprendre et de clôturer en hausse de 2,70% à 11,04 euros. Et sur le Neuer Markt, l'action MobilCom s'effondre de 52%, alors que le groupe prévient qu'il déposera le bilan en cas de retrait de son partenaire.
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