"Les fusions entre SSII françaises n'ont pas de pertinence"

La Tribune - Que pensez-vous des rumeurs de fusion entre Sopra et GFI Informatique ?François Deliot - Certes, une telle opération permettrait aux deux acteurs d'augmenter leur taille mais ce critère n'est pas suffisant. Si l'on considère les activités des deux sociétés, elle semble peu cohérente dans la mesure où l'activité d'édition de logiciels de Sopra détonnerait au sein du nouvel ensemble.D'une manière générale, les rapprochements franco-français entre les SSII ne sont pas très pertinents car à partir d'un effectif de 5.000 personnes, nous considérons que la société est référencée auprès des plus grands comptes. C'est donc vraisemblablement à l'étranger qu'interviendront les prochaines opérations de croissance externe. Unilog a d'ores et déjà fait savoir qu'il entendait se renforcer en Allemagne. Par ailleurs, les acteurs d'Europe du Nord, notamment des sociétés scandinaves comme TietoEnator, cherchent à pénétrer l'Europe continentale.Vous prévoyez donc une poursuite de la consolidation du secteur des SSII cette année ?Ce secteur est encore très fragmenté en Europe et le ralentissement de la croissance des services informatiques prévu pour cette année devrait a priori être propice à des opérations de fusions-acquisitions. Après les 13% de croissance enregistrés l'an passé, les SSII françaises ne devraient voir leur activité progresser au mieux que de 7 à 10% en 2002.Cependant, deux obstacles pourraient freiner les velléités de croissance externe. Après le rebond de la fin 2001, les SSII sont souvent correctement valorisées et les acquisitions éventuelles seraient trop chères aux niveaux de cours actuels. En outre, beaucoup n'ont pas la capacité financière suffisante. Ainsi, GFI Informatique et Transiciel présentent des taux d'endettement assez élevés, respectivement de 46% et 90% de leurs fonds propres.Dans un contexte de moindre croissance du secteur, quels acteurs peuvent tirer leur épingle du jeu ?Les sociétés qui disposent d'une bonne visibilité, notamment grâce à la récurrence de leur chiffre d'affaires, et qui parviennent à maintenir leur marges dans un environnement de marché plus difficile sont à privilégier. A ce titre, Atos Origin et Unilog sont intéressantes. De même que celles qui savent répartir les risques grâce à un portefeuille d'activités diversifié et une implantation géographique équilibrée. C'est notamment le cas de Transiciel.Propos recueillis par Hélène Mazier.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.