"L'Obsar présente trois avantages"

La Tribune.- Vous êtes un ardent défenseur des obligations assorties de bons de souscription d'actions remboursables (Obsar). Pour quelles raisons ?Jean Coeroli.- C'est un produit qui gagne en effet à être connu à la fois des émetteurs, pour qui l'accès au marché est aujourd'hui pratiquement fermé, mais également des investisseurs professionnels, voire de certains particuliers avertis. Les banquiers souscripteurs analysent le risque propre aux Obsar comme celui d'un prêt moyen terme dont le remboursement interviendrait in fine. Et pour les émetteurs de belle qualité - il en reste encore malgré l'effondrement des cours - l'Obsar présente de très nombreux avantages.Quels sont ces avantages ? L'Obsar présente à mes yeux au moins trois avantages. Premièrement, elle permet tout simplement à une entreprise de se financer sur le marché alors que toutes les autres voies apparaissent actuellement très difficiles à pratiquer. Deuxièmement, la dette générée a un coût moins élevé que celle issue par exemple d'un crédit syndiqué classique, qui ressort, pour une PME à plus de 200 points de base de marge. La moindre rémunération du porteur de l'obligation est compensée par les BSAR qui lui sont offerts et qu'il peut soit convertir avec un effet de levier, soit céder immédiatement sur le marché. Enfin, le troisième avantage concerne la "forçabilité" du bon. Si l'entreprise voit son cours progresser notamment sur rebond au delà d'un certain seuil par rapport au cours lors de l'émission, elle peut inciter les porteurs de bons à souscrire à une augmentation de capital en forçant leur remboursement. Et par conséquent, renforcer ses fonds propres et réduire son endettement. C'est donc l'émetteur qui conserve l'initiative de l'opération.L'Obsar convient-elle à tout type d'entreprise ? Non, il exige plusieurs conditions. L'entreprise candidate doit être cotée sur un marché réglementé, être susceptible de supporter la dette générée, offrir un potentiel de développement de ses activités et d'appréciation de sa valorisation. De plus, de telles opérations sont envisageables pour des montants moyens voisins de 50 millions d'euros. Le nombre d'émetteurs à qui s'adresse ce type de produit est par là même limité. Il s'agit en résumé d'un produit qui s'adresse aux PME cotées de grande qualité, peu endettées et ayant besoin de financer leur croissance.
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