Les banques françaises ont encore bien résisté au premier trimestre

Cette semaine, le secteur bancaire a été attaqué en Bourse, suite aux trimestriels déçevants publiés par la Société Générale (lire ci-contre). Si l'indice sectoriel banques DJ Stoxx gagne 7% depuis le début de l'année, alors que le DJ Stoxx 600 perd 2%, la surperformance du secteur bancaire s'est réduite ces dernières semaines. Si le trimestre a été bon pour les banques françaises, leur capacité de résistance aux incertitudes conjoncturelles ne semble pourtant pas remise en cause. Les trois principaux établissements français ont bien résisté grâce à leur activité de banque de réseau, les services et guichets à destination des particuliers. Ainsi le Crédit Lyonnais enregistre une hausse de 8,1% de son résultat net dans cette branche à 123 millions d'euros, tandis que la Société Générale, dont le bénéfice net a chuté de 24% au premier trimestre, voit sa banque de détail progresser de 23% à 310 millions d'euros. Enfin BNP Paribas affiche un résultat brut record de 633 millions d'euros dans cette branche. Dans un étude, les analystes de Banc of America estiment que la très bonne résistance de la banque de détail ne peut se maintenir indéfiniment, notamment du fait du ralentissement de la croissance du PIB français comparé au reste du G7.L'activité gestion d'actifs est naturellement pénalisée par l'atonie des marchés boursiers. Pourtant les trois établissements français sont parvenus à limiter les dégâts, voire à progresser dans cette branche. Ainsi le Crédit Lyonnais résiste bien, avec un résultat net en léger retrait de 1,6% à 57 millions d'euros. De même BNP Paribas avec un résultat avant impôts en hausse de 9,3% à 248 millions d'euros. Enfin Société Générale affiche un résultat net en hausse de 2% à 63 millions d'euros et un PNB progresse de 47% à 332 millions d'euro. Dans le cas de cette dernière, les analystes soulignent en revanche la détérioration des revenus et des charges alors que les actifs collectés ont bien augmenté au premier trimestre. Ils s'inquiètent d'une éventuelle érosion des marges dans la gestion d'actifs. Avec le 11 septembre, mais aussi l'affaire Enron, c'est l'activité de banque d'affaires, de financement et d'investissement qui constitue le maillon faible des résultats trimestriels. Pour BNP Paribas, le résultat de ce pôle a chuté de 25% tandis que Société Générale le voit diminuer de 34% et le Crédit Lyonnais de 20%. En période d'incertitude et de morosité bousière, les fusions-acquisitions, introductions et grands projets d'investissement se font rares.Certains analystes estiment que le mixte d'activités qui caractérise les banques françaises (ni trop banque d'affaires, ni trop banque de détail) risque de les pénaliser par rapport aux concurrents en cas de reprise des marchés. Leur force, celle qui permet à la banque de détail de sauver les meubles, devriendrait ainsi leur faiblesse, car leur moindre positionnement en gestion d'actifs et investissement les rendrait moins sensibles à un redémarrage boursier.Pour Banc of America, les banques françaises ont bien réduit leur décote chronique de 30% par rapport au secteur européen. Avec une décote ramenée désormais à 10-12%, les analystes estiment que le potentiel de hausse des valeurs françaises est maintenant limité. Un avis que partage CDC Ixis Securities, qui garde tout de même un oeil sur BNP Paribas, établissement emblématique du modèle bancaire à la française.Pierre de BeauvilléLa valorisation des banques françaises (PE 2003)BNP Paribas : 10,5Société Générale : 11,3Crédit Lyonnais : 14,8Moyenne européenne : 12,5
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