"L'industrie électrique conserve un potentiel"

La Tribune.- Quel scénario semble le plus probable pour le couple Schneider-Legrand ?Fabrice Théveneau.- Même si la Cour européenne de Justice annule le veto de Bruxelles, Schneider n'a pas intérêt à garder Legrand. Jusqu'à une période récente, l'issue la plus probable était une introduction en Bourse de Legrand, tout simplement en raison du coût peu élevé du capital sur les marchés. A l'heure actuelle, tous les consortiums candidats au rachat ont leur chance. Mais depuis la sortie de la CGIP de sa filiale Valeo, le syndicat regroupant CGIP, KKR et Chevrillon Associés peut sembler le mieux placé pour acquérir Legrand.De prédateur, Schneider est devenu cible au sein du mouvement de concentration du secteur...Après l'échec du rapprochement avec Legrand, Schneider est aujourd'hui une cible de choix, notamment pour le leader mondial américain General Electric. De manière générale, le besoin de concentration est important dans l'automation (automatisation des processus de production), qui est un marché encore très atomisé, et un secteur très protégé qui s'ouvre peu à peu à la concurrence sous l'effet de la disparition progressive des technologies propriétaires.Le secteur des biens d'équipement offre-t-il encore des opportunités d'investissement ?La reprise des indicateurs économiques avancés américains explique, avec le faible niveau des taux d'intérêt, le rebond de nombreuses valeurs au cours des six derniers mois. Il faut néanmoins distinguer le secteur de l'ingénierie et celui de l'électricité. Les valeurs d'ingénierie ont bien progressé depuis un an, car elles ont pu afficher un bilan solide, un cash flow élevé et une bonne exposition aux Etats-Unis. Je pense notamment à Tomkins ou SKF. Pour toutes ces valeurs, le potentiel de hausse est désormais limité. Le secteur électrique, lui, a sous-performé le marché, du fait des problèmes rencontrés par les entreprises telles que Alstom, Invensys, ABB ou Cookson. Ces valeurs présentent encore un potentiel de hausse qui est conditionné par la crédibilité de leurs plans d'amélioration du bilan et des performances. Avec un PER 2002 de 24, le secteur des biens d'équipement se situe désormais au niveau du pic atteint lors de la précédente récession. Dans ce contexte, la hausse des prévisions de résultats pour 2003, elle-même fonction de la reprise économique, constituera le facteur déterminant de l'évolution des cours.Propos recueillis par Pierre de Beauvillé
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