"La défiance sur les télécoms devrait perdurer"

"La Tribune". Le secteur télécom aura-t-il plus de mal que les autres à regagner la confiance des investisseurs ?Yves-Marc Le Reour. Oui, selon toute vraisemblance. L'accélération du rythme des innovations technologiques, combinée à la libéralisation du secteur, a conduit certains acteurs à adopter des stratégies visant à capter les bénéfices futurs de nouveaux gisements de croissance, en investissant massivement. L'enthousiasme initial de la Bourse face à ces projets de croissance ont incité des entreprises à être beaucoup plus agressives. Dans un contexte favorable à des levées de capitaux rapides, de nombreuses acquisitions ont été réalisées à des prix incompatibles avec les critères traditionnels de rentabilité, ce qui leur porte aujourd'hui préjudice.Le recentrage à marche forcée des sociétés ne leur suffit pas à retrouver des couleurs en Bourse...Le retournement brutal des marchés et leur marasme prolongé ont mis en lumière la fragilité de certaines hypothèses économiques sous-jacentes à cette expansion effrénée. Celle-ci a transformé la physionomie de beaucoup d'entreprises et a contribué à une dégradation significative de leur situation financière. Par défiance, les investisseurs ont exigé de ces sociétés une volte-face complète dans la définition de leurs priorités : croissance interne rapidement génératrice de cash-flow, rentabilité immédiate des capitaux investis, et restauration des grands équilibres financiers quelles que soient les conditions de marché environnantes. Nombre d'entreprises ont dû procéder dans l'urgence à des restructurations accompagnées de cessions d'actifs pouvant aller à l'encontre de leurs intérêts à moyen terme. Les provisions massives pour dépréciation d'actifs constituent en outre un flagrant désaveux pour les dirigeants à l'origine de ces stratégies d'expansion.Qu'est-ce qui pourrait sortir les technologiques de l'ornière ?Les règles de fonctionnement des marchés reposent sur des cycles parfois incompatibles avec ceux des entreprises dont la stratégie s'inscrit dans la durée. Néanmoins, lorsque les horizons temporels et les attentes des investisseurs seront en phase avec les impératifs stratégiques des entreprises, on peut penser que les marchés seront plus enclins à leur faire crédit...
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