Castorama doute de l'impartialité de SSSB

Par latribune.fr  |   |  488  mots
La rébellion se poursuit chez Castorama suite à l'OPA lancée par Kingfisher le 15 mai. Après avoir contesté les conditions de l'offre, les minoritaires s'en prennnent aujourd'hui au choix de l'expert censé étudier l'équité de l'offre. Car selon les termes d'un accord, Kingfisher ne peut prendre le contrôle du Français que si le prix de l'OPA est validé par un établissement indépendant.Pour ce rôle, le Britannique avait choisi la banque Schroder Salomon Smith Barney (SSSB). Mais du côté de Castorama, cette décision ne convainc pas. Les minoritaires du groupe français invoquent notammment les liens étroits qui unissent la banque et Compass, alors que le président du conseil d'administration du groupe de restauration n'est autre que Francis Mackay, le président de Kingfisher. "SSSB est non seulement banquier d'affaires de Compass Group pour ses principales opérations mais est également présentée dans son rapport annuel 2001 comme son 'financial advisor', c'est-à-dire comme le conseil stratégique permanent de ses dirigeants", a lancé au cours d'une conférence Jean-Hugues Loyez, le président de Castorama, qui depuis plusieurs jours mène la révolte des actionnaires. Autre reproche adressé par Castorama: la veille de sa désignation comme expert, SSSB a publié une note indiquant que "le scénario le plus probable est que l'opération se fasse à 67 euros", soit le prix finalement proposé par Kingfisher.Bref, "la non révélation par Kingfisher de cette situation de proximité entre son président et l'expert arbitre SSSB, ajoutée à la malencontreuse prise de position par SSSB la veille de la confirmation de sa désignation sont évidemment choquantes et appellent une réflexion de fond sur l'opération projetée", précise un communiqué des minoritaires qui ajoutent que toutes les actions seront entreprises "pour qu'il soit mis fin à la mission de la banque". Depuis près de deux semaines, les minoritaires de Castorama, épaulés par Jean-Hugues Loyez, se livrent à une guerre ouverte avec Kingfisher, en faisant référence à des accords signés au moment de l'entrée de Kingfisher au capital du groupe de bricolage en 1998 (voir ci-contre). "La procédure de rachat des minoritaires de CDI [Castorama] initiée par Kingfisher ne respecte pas les dispositions statutaires en ce que Kingfisher devrait disposer des pouvoirs et des moyens financiers de réaliser l'OPA au moment où elle initie la procédure, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", notait un premier communiqué sorti peu après l'offre, tandis que Kingfisher avait annoncé qu'il financerait l'opération par une augmentation de capital et une ligne de crédit.Si le prix n'a pas directement été évoqué, c'est pourtant bien lui qui est en cause. Car à 67 euros par action, la prime n'est que de 8% sur le mois précédent et surtout, cela sous-entend une décote de 34% sur Home Depot et de 20% sur Loeve.