Bradé par son actionnaire principal, Provimi chute

La tempête fait rage autour de Provimi, le leader de l'alimentation animale et l'une des quatres sociétés issues de la scission, en 2001, du géant Eridania Beghin Say. Tout a commencé samedi dernier, avec l'annonce par le groupe italien Edison, actionnaire majoritaire, de la vente de ses 54% dans Provimi à une holding contrôlée par les fonds d'investissements CVC Capital Partners et PAI Management. Le prix demandé est de 203 millions d'euros en numéraire, ce qui valorise Provimi à 14,50 euros par titre. L'opération apparaît comme un véritable bradage alors que l'action a clôturé vendredi à 19,82 euros. Elle s'explique sans doute par la volonté d'Edison d'accélérer son recentrage sur l'énergie. En décembre dernier, Wim Troost, président de Provimi, évoquait une valorisation comprise entre 23 et 33 euros. Le cours avait alors grimpé de 18 à 24 euros.L'action est restée suspendue de cotation lundi. Mais après la reprise des échanges ce matin, elle perd 23,47% à 14,97 euros en clôture, plus forte chute du SRD. Et se rapproche ainsi du cours accepté par Edison pour la vente, faisant l'objet, selon un vendeur interrogé par les agences de presse, d'une "spéculation bien orchestrée". KBC Securities a conseillé aux actionnaires de ne pas apporter les titres à l'offre, estimant que Provimi est un acteur majeur de son secteur et que l'action vaut près de 18 euros. Les deux fonds candidats au rachat ont certes affirmé qu'ils entendent maintenir la cotation en Bourse de Provimi, et qu'une garantie de cours devrait être mise en place à destination des autres actionnaires de Provimi. "CVC et PAI ont l'intention d'apporter leur soutien à la stratégie de croissance du groupe assurant à tous les actionnaires de pouvoir continuer de bénéficier de son potentiel de développement", précisait ainsi le communiqué de samedi.Mais le mal est fait, la décote offerte paraît exagérée et ce mardi, le cabinet Déminor, spécialisé dans la défense des actionnaires minoritaires, affirme vouloir s'en mêler. "Depuis ce matin, nous avons été approchés par plusieurs petits actionnaires et, au vu des premiers éléments, le dossier paraît effectivement digne que l'on se penche dessus " a ainsi confié Fabrice Remon, de Deminor, au quotidien économique les Echos.Autre épisode marquant du feuilleton, l'intervention lundi soir de l'agence de notation Moody's. Cette dernière a placé sous surveillance pour possible dégradation la note de long terme "Baa3" de Provimi, et a rappellé qu'une des conditions de la vente est le refinancement d'une facilité de dette de 550 millions d'euros de Provimi. L'agence précise que tout changement de notation sera basé sur le succès de ces négociations de refinancement avec le prêteur, CIBC World Market, et qu'elle surveillera de près les éventuelles modifications dans la stratégie du groupe après son changement d'actionnaires.
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