Prises de bénéfices et inquiétudes pèsent sur Vivendi

Les investisseurs ont hâte de connaître les chiffres semestriels de Vivendi Universal. Et cette hâte doublée d'appréhension s'exprime par une nouvelle sanction du titre, qui perdait plus de 5% en séance à la veille de la publication des résultats après avoir déjà dévissé lundi de plus de 5%. L'action termine la séance en légère baisse de 1,37% à 15,88 euros.Première cause de cette baisse, les prises de bénéfices des investisseurs qui ont profité du krach rampant de juillet pour racheter à bas prix du papier VU, avant le rebond de 15% de la première semaine du mois d'août. Deuxième cause, un article de la Tribune paru hier concernant les provisions pour dépréciations d'actifs que le groupe s'apprête à annoncer pour son deuxième trimestre (lire ci-contre). Ce mardi, le Wall Street Journal avance que ces provisions seraient de l'ordre de 10 milliards d'euros. Faisant suite aux dépréciations de 17 milliards passées dans les comptes du premier trimestre, qui sanctionnaient le passage aux normes comptables américaines (US Gaap), ces nouvelles dépréciations pourraient, d'après les analystes, concerner la filiale américaine USA Networks, les activités Internet ou encore certains actifs télécoms étrangers, estime le quotidien américain.Une dernière cause de la baisse de ce début de semaine pourrait être la plainte déposée hier par le cabinet américain Berger & Montague. Ce dernier estime que le groupe est coupable de désinformation s'agissant de l'état de sa trésorerie entre avril 2001 et juillet 2002, soit lors des 15 derniers mois du règne de Jean-Marie Messier. Cette raison ne serait cependant pas déterminante dans les mouvements vendeurs de cette séance : "Vivendi recule à la suite de craintes sur ce que le groupe va dire demain au sujet de sa stratégie, de la situation du cash et de ses besoins de financement. Les actions en justice ne sont ni une nouvelle, ni une surprise donc je ne pense pas qu'elles pèsent sur le titre", a ainsi déclaré un trader à Reuters.Jean-René Fourtou, qui a la délicate mission de succéder à Jean-Marie Messier et de redresser les comptes du groupe, devra par ailleurs préciser sa stratégie en matière de cessions, alors que des rumeurs récentes ont concerné les reventes des activités d'édition, de Cegetel, ou encore de VU Games (lire ci-contre).Lueur d'espoir dans un ciel nuageux, les analystes de Dresdner Kleinwort Wasserstein ont réitéré leur recommandation d'"accumuler" Vivendi Universal avec un objectif de cours de 46 euros. Dans une note adressée à ses clients investisseurs, rapportée par l'agence AOF, le bureau d'études affirme que le gros de l'attention lors de la présentation des résultats demain sera concentré sur les éléments que la direction fournira sur l'évolution du capital et sur la stratégie. "Toutefois nous n'attendons pas d'annonces significatives avant la mi-septembre-début octobre", ajoute le bureau d'études.Vivendi Universal publiera ses résultats mercredi à la mi-journée. Selon les prévisions de six analystes sondés par Reuters, le chiffre d'affaires trimestriel du pôle communication/médias devrait ressortir à 7,35 milliards d'euros, contre 6,59 milliards un an plus tôt, et l'Ebitda à 1,45 milliard contre 1,37 milliard.
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