La faillite de WorldCom est officielle

La nouvelle était pressentie par les marchés (voir ci-contre). Elle est désormais officielle depuis dimanche soir 20h55 à New York (2h55 à Paris lundi matin). Worldcom s'est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.WorldCom devient ainsi la plus grosse banqueroute de l'histoire des Etats-Unis devant Enron, lequel s'était déclaré en faillite en décembre dernier. L'opérateur a remis au tribunal des documents faisant ressortir 107 milliards de dollars d'actifs pour 41 milliards de dettes. Lors d'une conférence de presse, l'actuel PDG John Sigdmore a déclaré que le groupe resterait sous la protection de la loi des faillites surement jusqu'au premier trimestre 2003. "Nous n'avons perdu aucun client important", a-t-il également affirmé, tout en précisant qu'il n'y aurait pas de licenciements supplémentaires. Au moment où il a avoué que ses comptes étaient faux, l'opérateur a en même temps annoncé la suppression de 21 % de ses effectifs, soit 17.000 postes. John Sigdmore va tenter de sauver les meubles de ce scandale financier qui résonne jusqu'entre les murs de la Maison Blanche. D'autant que le président Bush qui, depuis Enron, veut prendre à bras le corps les affaires financières s'est fendu d'une nouvelle déclaration. Il a affirmé - par la voix de son porte-parole - s'inquiéter pour les actionnaires et les employés du groupe. Pour le Président des Etats-Unis, l'affaire Worldcom est une nouvelle preuve de la nécessité de réformer les règles comptables des entreprises. Quant à John Sigdmore, il a tenu à écarter une liquidation potentielle. "Notre plan consiste à conserver le coeur de notre activité, c'est à dire à garder intactes les pièces centrales de WorldCom", citant parmi celles-ci les services Internet, les communications longues distances, le transport de données au niveau international et les services aux grands comptes, notamment européens. Il a également expliqué que la valeur du groupe ne résidait pas seulement dans ses infrastructures et son réseau mais surtout dans ses différentes marques et ses 20 millions de clients dans le monde. Suite à l'annonce de la faillite, les agences de notation financière Standard and Poor's et Fitch ont abaissé à "D" la note de la dette à long terme non garantie du groupe. Le 17 juillet, S&P avait déjà noté "D" la note à court et à long terme.Depuis un mois, WorldCom est au centre d'un scandale financier, en grande partie responsable de la crise de confiance des investisseurs et de la chute des places boursières. Fin juin, le groupe avait révélé des malversations comptables pour un montant de 3,85 milliards de dollars. L'opérateur avait ainsi pris l'habitude de transformer dans ses comptes des dépenses d'exploitation en investissements. En 2001, le groupe a ainsi masqué une perte de 1,22 milliard de dollars, publiant à la place un bénéfice de 1,38 milliard de dollars. Pour l'heure, le groupe a promis de remettre à jour ses comptes 2001 et du premier trimestre 2002. Il publiera son second trimestre (clos fin juin) jeudi prochain. Mais John Sigdmore a d'ores et déjà prévu de nouvelles pertes.Cette banqueroute ne signifie pas pour autant un arrêt de l'activité de l'opérateur. Celui-ci va disposer d'un délai pour se réorganiser. Samedi dernier, le groupe aurait déjà obtenu une ligne de crédit de 2 milliards de dollars auprès de Citigroup, J.P. Morgan Chase et de GE Capital.Le PDG de WorldCom, John Sidgmore, a quant à lui annoncé que sa société "allait utiliser la période de placement sous protection de la loi sur les faillites pour retrouver sa santé financière et ses objectifs tout en poursuivant ses opérations avec la plus grande intégrité". La procédure protège l'opérateur de ses créanciers pendant 90 jours. Au cours de cette période, il a également la possibilité de renégocier unilatéralement sa dette. En attendant, l'annonce de la protection sous le chapitre 11 a quelque peu rassuré. Sur le Nasdaq, le titre gagnait à la mi-séance 44% à 0,13 dollars. L'action est réduite au rang de "penny stock" depuis l'annonce du scandale fin juin. Le repli est maintenant de 99,04% depuis le début de l'année. Et cette nouvelle faillite outre-Atlantique pèse un peu plus sur les Bourses au cours de la journée.
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