"Les trois maux de la pharmacie"

Par latribune.fr  |   |  379  mots
Pourquoi les valeurs pharmaceutiques n'ont-elles plus la cote ?Le retournement de tendance s'est manifesté à l'automne aux Etats-Unis, plus tard en Europe. Les valeurs du secteur ont davantage baissé que les indices car les avertissements se sont multipliés ces derniers mois. Le secteur souffre de trois maux : l'impact des médicaments génériques plus fort que prévu, les fluctuations des stocks des grossistes, de plus en plus brutales, enfin les déceptions en termes de lancement de nouveaux médicaments et l'allongement des procédures auprès de la Food & Drug Administration. Le secteur pourrait néanmoins redevenir à la mode s'il y avait une opération majeure de croissance externe.Les récents accords signés par les médecins vont-ils développer les génériques en France ?La prescription de génériques dépend de l'incitation des médecins, mais aussi du niveau de prix des produits de marques, très faible en France par rapport au reste de l'Europe. Cette situation constitue un frein au développement des génériques.Le risque induit par les génériques est-il exagéré ?En février 2002, le dépôt d'un dossier pour un générique concurrent du Plavix a fait l'effet d'une douche froide sur Sanofi-Synthélabo, alors que son brevet n'expire qu'en 2011. Il faut certes tenir compte de cette exposition au risque générique, mais aussi regarder les taux de croissance et les lancements de nouveaux produits. Nous considérons qu'Aventis n'a pas à rougir de son portefeuille de R & D.Dans ces conditions, quelles valeurs privilégier ?Nous préférons Aventis, qui présente une décote de 12 % en termes de valeur d'entreprise rapportée à l'excédent brut d'exploitation 2003 par rapport à la moyenne du secteur. Le groupe améliore son offre et devrait accroître son bénéfice par action de 15 % par an jusqu'en 2005, alors que les génériques concurrents de son médicament Allegra arriveront en 2004. Sur la même période, Sanofi-Synthélabo devrait afficher la meilleure croissance avec une moyenne de 20,6 % par an de son BPA. Enfin, Roche, qui a reconstitué son portefeuille, n'est pas cher (décote de 11 %), et sa croissance va s'accélérer.Propos recueillis par Pierre de Beauvillé