La croissance de PPR resterait sous pression jusqu'en 2005

Contrairement à de nombreux groupes, Pinault Printemps Redoute (PPR) n'avait pas jugé utile de réviser à la baisse ses perspectives entre le mois de septembre et la fin de l'année 2001. Ce n'était peut-être que reculer pour mieux sauter. Car après avoir lancé en janvier un avertissement jugé tardif par le marché, le groupe français serait sur le point de renoncer aux objectifs qu'il s'était fixés jusqu'en 2005.C'est en tout cas ce qu'avance le Financial Times dans son édition de lundi. Le quotidien, qui a eu un entretien avec Serge Weinberg, le président du directoire du groupe, écrit en effet que ce dernier devrait abandonner son objectif de croissance annuelle de 15 à 20% pour la période 2001-2005. Cette annonce est attendue au moment de la présentation des résultats annuels prévue pour le 7 mars prochain.Déjà pour 2001, le groupe avait récemment paru mal engagé. En janvier, PPR avait publié un chiffre d'affaires montrant une croissance annuelle de 12% au lieu des 15% attendus (voir ci-contre). La déception du marché avait été d'autant plus grande que PPR avait profité de l'occasion pour lancer un avertissement. Conséquence: le résultat d'exploitation, attendu lui aussi en hausse d'environ 15%, ne devrait finalement croître que de 4%. Quant au résultat net avant amortissement des survaleurs, il devrait être stable au lieu d'afficher une croissance à deux chiffres.La sanction avait été immédiate, le titre perdant plus de 9% sur la séance. L'article du Financial Times ne vient donc rien arranger puisque l'action cède ce lundi 0,94% à 115,40 euros et porte du coup son repli à plus de 20% depuis le début de l'année. Pourtant, pour le groupe et les analystes, il n'y a rien de réellement nouveau et d'inquiétant dans les colonnes du Financial Times. Un porte-parole de PPR a rappelé que Serge Weinberg avait récemment indiqué qu'il ne donnerait plus de prévisions chiffrées. Et, "le fait que le président dise qu'il ne donnerait plus d'objectif signifiait bien que ceux qu'il avait déjà communiqués étaient caducs", complète Jean-Pierre Etienne, analyste chez KBC Securities cité par Reuters.Mais les perspectives du groupe ne sont pas la seule cause de la correction subie depuis près de deux mois. Elle est également liée à l'affaire Enron. Car les investisseurs affichent désormais leur défiance vis à vis des groupes de type holding et à la structure financière complexe. Une prudence qui là non plus n'est pas justifiée aux yeux de Serge Weinberg. "Nous n'avons pas de ces éléments hors bilan qui ont été tellement à la mode ces deux dernières années (...). L'ensemble de notre dette est inscrite à notre bilan", a-t-il déclaré au quotidien britannique.Enfin, concernant les activités du groupe, il a souligné qu'il procédait à un réexamen qui se fait "sans tabous". "La structure [actuelle] du groupe n'est pas définie pour toujours. Nous évoluons constamment", a-t-il indiqué, sans toutefois préciser quelle sera la configuration de PPR dans les prochains mois.latribune.f
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