La Bourse peu sensible aux exploits des clubs de foot

A l'image de Lyon, qui a ce week-end décroché le titre de champion de France de football, la Juventus de Turin et le Borussia Dortmund ont eux-aussi remporté ce week-end leurs championnats respectifs (en Italie et en Allemagne). Et si les supporters ont largement fêté ces événements, force est de constater que la Bourse ne les salue pas avec le même enthousiasme.Lundi soir, l'action du Borussia ne gagne en effet qu'un petit 0,52% à 5,75 euros à Francfort. Une progression dont se contenteraient néanmoins les actionnaires de la Juventus, puisqu'au même moment l'action du club italien recule de 2,66% à 3,40 euros à Milan. En outre, le titre du club turinois est toujours sous son cours d'introduction de 3,70 euros, tandis que celui du Borussia a perdu plus de 40% depuis août. Par conséquent, s'il est avéré que les clubs cotés peinent à séduire les investisseurs depuis plusieurs mois, il faut également reconnaître que de bonnes performances sportives ne suffisent pas à redorer leur blason boursier. La Juventus et le Borussia en apportent aujourd'hui la preuve. "Les performances sur le terrain n'ont qu'un bref impact sur le cours de Bourse. Les résultats sont importants mais ce ne sont pas eux qui déterminent l'évolution du cours", estime un gérant italien cité par Reuters. Pourtant ces titres nationaux, outre l'image et donc l'avantage marketing qu'ils peuvent apporter, assurent également aux clubs une participation en Ligue des Champions (coupe d'Europe), synonyme de recettes supplémentaires.Mais cela n'estompe pas pour autant toutes les craintes qui entourent ce secteur en pleine mutation. En premier lieu, la crise du marché publicitaire et les difficultés des chaînes payantes font craindre une baisse des recettes des clubs de football. Par ailleurs, les masses salariales restent très élevées et asphyxient de nombreux clubs. A cet égard, un titre de champion peut s'avérer financièrement pénalisant à court terme. C'est le cas notamment pour la Juventus qui va devoir verser des primes de réussite à ses joueurs.Le club italien peut toutefois se consoler quant à ses performances boursières. Alors qu'il cède 4,5% sur l'année, ses adversaires dans la course au titre de champion d'Italie, la Lazio de Rome et l'AS Roma, perdent respectivement 13 et 17% sur la même période.Les autres leaders de championnats cotés en Bourse ne connaissent pas plus la réussite. Ainsi, l'action du Sporting de Lisbonne, premier du championnat portugais, a perdu plus de 58% depuis son pic de la mi-avril. Et celle du Celtic de Glasgow, en tête de la compétition en Ecosse, lâche plus de 25% sur l'année à la Bourse de Londres.Finalement, la saison qui s'achève aura été bien triste d'un point de vue boursier pour les clubs de football. La pilule sera peut-être encore plus difficile à avaler pour Manchester United. Car si son action baisse de près 13% à Londres depuis le début de l'année, il faut ajouter à cela la déception sportive. Son rival Arsenal semble en effet bien placé pour lui ravir le titre de champion d'Angleterre.
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