France Télécom confirme une prochaine dépréciation d'actifs

Après les 15,7 milliards d'euros provisionnés par Vivendi Universal, France Télécom va à son tour procéder à des dépréciations d'actifs sur ses comptes 2001, qui seront présentés le 21 mars. Pressentie depuis plusieurs jours, cette "opération vérité" a en effet été confirmée par le PDG du groupe, Michel Bon. Dans un entretien au Monde daté de mardi, il indique: "c'est clair que la bulle est finie. Il faudra bien en tirer les conséquences. Nous avons actuellement des discussions avec nos commissaires aux comptes, avant la publication de nos résultats le 21 mars".Toutefois, il tente de modérer les inquiétudes du marché. "Les provisions sont une forme de prudence qui ne conduit à aucune sortie d'argent (...) ni à aucune perte définitive - il faudrait pour cela avoir vendu", ajoute-t-il.Autre précision apportée par le dirigeant du groupe français: les écritures comptables ne concerneront pas la filiale de téléphonie mobile, Orange, dont les parts détenues (85%) ont été achetées plus de 40 milliards d'euros et valent aujourd'hui 30 milliards.Finalement, "seules deux de nos acquisitions, qui ont représenté environ 15% des plus de 60 milliards d'euros investis, se révèlent aujourd'hui décevantes", estime Michel Bon. Il s'agit du câblo-opérateur britannique NTL et de l'opérateur allemand MobilCom.Dans le cas de NTL, France Télécom détient 18,5% du capital. La participation est enregistrée à une valeur comptable de plus de 1,2 milliard d'euros. Or, aux cours de vendredi dernier, celle-ci ne valait plus que quelque 15 millions d'euros.En ce qui concerne MobilCom, les 28,5% de France Télécom sont comptabilisés pour 3,5 milliards d'euros... Et leur valeur boursière est voisine de 250 millions d'euros.Dans son entretien au Monde, Michel Bon ne chiffre pas les dépréciations qui seront retenues. Mais depuis plusieurs jours, les analystes tentent de les évaluer (voir ci-contre). En prenant en compte les multiples autres participations de l'opérateur, ils estiment qu'elles pourraient se situer entre 6 et 7 milliards d'euros. De quoi, pour la première fois, faire plonger le résultat net dans le rouge.En marge de ces ajustements comptables, Michel Bon s'est aussi exprimé sur le différend qui l'oppose à MobilCom (voir notre dossier ci-contre). Si France Télécom doit reprendre l'opérateur allemand, "cela représente un risque financier supplémentaire de 5 à 6 milliards d'euros. Pour ne pas risquer une dégradation de notre dette, nous serions obligés d'envisager de nouvelles cessions qui n'ont pas été évoquées jusqu'ici".Néanmoins, il exclut une baisse de la participation dans Wanadoo et Orange, tout comme un remaniement à court terme du capital de France Télécom. "Aux cours actuels, une opération sur le capital n'est ni souhaitable ni envisagée", précise-t-il.Après un début de séance en léger repli, l'action France Télécom a aggravé ses pertes et cède 3,95% à 32,55 euros en clôture. De la même façon, Orange abandonne 4,45% à 7,30 euros et Wanadoo lâche 2,54% à 6,14 euros.latribune.f
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