Le CAC pourrait changer de composition avant l'été

C'est désormais traditionnel. Tous les trimestres, les opérateurs s'attendent à ce que le CAC 40 change de composition. Pour éviter toute pression, le Conseil scientifique des indices (chargé de définir la composition des indices parisiens) ne rend jamais publique par avance la date de ses réunions. Mais leur fréquence étant habituellement trimestrielle et la dernière ayant eu lieu le 1er mars (Vinci avait alors remplacé Alstom), les opérateurs s'attendent à une nouvelle réunion dans le courant du mois ou début juillet.Sur les marchés, chacun avance par conséquent son pronostic sur les éventuels remaniements dont le CAC 40 pourrait être l'objet. La capitalisation constituant le premier critère étudié, les valeurs qui ferment la marche au sein de l'indice semblent donc les plus vulnérables.C'est notamment le cas de TF1. En dépit d'une capitalisation de 5,9 milliards d'euros et malgré sa bonne résistance sur l'année 2002, le groupe de Patrick Le Lay affiche la plus petite pondération de l'indice. Cela tient à la méthode de calcul des pondérations, qui ne prend pas en compte la participation de la maison-mère lorsque celle-ci est également dans l'indice. Pour TF1, 60% seulement de la capitalisation sont retenus pour le calcul puisque Bouygues en est propriétaire à 40%.Autre valeur sur la sellette, Orange ne pèse plus que 0,516% du CAC 40. Sa chute de 45% sur 2002 le pénalise ainsi que la participation détenue par France Télécom, qui est laissée à l'écart dans le calcul de sa pondération. "Ce serait assez logique qu'Orange sorte pour éviter d'avoir la maison-mère et la filiale dans l'indice. C'est un peu la même chose pour TF1 et Bouygues", note Jean-Noël Vieille, stratégiste chez Aurel Leven, cité par Reuters.Enfin, comme avant la réunion de mars, Dassault Systèmes est aussi évoqué comme sortant potentiel. Avec 4,5 milliards de capitalisation, l'éditeur se classe au 38ème rang avec un poids de 0,581%. Vivendi Environnement n'est pas loin devant avec une pondération de 0,595%. Mais sa sortie semble moins probable car on parle de plus en plus d'un désengagement partiel de son actionnaire majoritaire Vivendi Universal. Une opération qui élargirait son flottant et augmenterait mécaniquement son poids dans l'indice.Du côté des candidats à l'entrée, le nom qui revient le plus souvent est celui du Crédit Agricole. "Pour le Crédit Agricole, je crois que ce n'est que partie remise", disait déjà Jean-Charles Delcroix d'Etoile Gestion lorsque la Banque Verte n'avait pas été sélectionnée en mars (voir ci-contre). Fin mai, elle était en effet la 15ème capitalisation de la place parisienne avec 23,82 milliards d'euros. Par le passé, Castorama a souvent fait figure de favori au vu de ses 10,6 milliards d'euros de capitalisation. Mais, bien entendu, le groupe de bricolage n'est plus sur les rangs depuis que Kingfisher a lancé son OPA.Du coup, les opérateurs ont un autre candidat à mettre en avant. Il s'agit d'Arcelor. Le groupe issu de la fusion d'Usinor, Arbed et Aceralia capitalise en effet 8 milliards d'euros, se classant ainsi au 36ème rang de la place parisienne. Mais la taille n'est pas le seul critère de sélection : le Conseil s'attache aussi au volume des échanges dont le titre fait l'objet. C'est ce qui peut expliquer qu'un groupe comme Altadis, 40ème par la taille mais 123ème en termes d'échanges, ne soit pas cité. Enfin, des considérations sectorielles entreront aussi en ligne de compte. Certains y voient d'ailleurs un frein à l'entrée du Crédit Agricole. Car les banques avec BNP Paribas, Société Générale, Dexia et Crédit Lyonnais sont déjà largement présentes.Bref, "en dehors de la capitalisation et de la liquidité, les critères retenus par ce Conseil sont souvent opaques. Il peut également décider de ne rien modifier cette fois", résume un stratégiste, sous couvert d'anonymat.
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