Journée noire : -4,15% pour le CAC, -25% pour Vivendi Universal

Très mauvaise séance aujourd'hui pour les marchés financiers. Après les scandales Enron et WorldCom, des suspicions de manipulation des comptes de Vivendi Universal ont ébranlé les investisseurs. Le CAC 40 termine en forte chute de 4,15% à 3.735 points, quasiment au plus bas de la séance. Au moment où le Palais Brongniart fermait ses portes, à New York, le Dow Jones perdait 0,64% et le Nasdaq chutait de 2,2 %.Après avoir plongé de plus de 40 % à mi-séance, Vivendi Universal a légèrement réduit sa perte à 25,52% à 17,8 euros. Après la dégringolade de 38,4 % d'Alcatel le 17 septembre 1998, il s'agit, comme signalé par Reuters, de la deuxième plus forte chute dans l'histoire du CAC 40. Dans un communiqué, le groupe de médias répond à l'article du Monde de cet après-midi évoquant des opérations financières qui "jettent le doute sur la sincérité des comptes" du groupe de médias " et sur le travail de ses auditeurs ". " Contrairement aux informations publiées par le Monde, Vivendi Universal a strictement respecté les règles comptables " lors de la vente de la participation de BSkyB à l'automne 2001, assure la direction. L'opération a été approuvée à la fois par la SEC et par la COB, indique Vivendi Universal. La COB confirme être intervenue afin que les comptes 2001 respectent les normes comptables françaises.La situation financière reste malgré tout préoccupante. Moody's et S&P ont dégradé leur note sur la dette. Enfin, acculé à la démission, Jean-Marie Messier serait proche de la faillite personnelle, incapable de rembourser un prêt de 25 millions de dollars que lui aurait accordé sa société pour acheter des actions Vivendi Universal à 50 euros. Le rêve américain de J2M a définitivement viré au cauchemar.Conséquence indirecte, les établissements bancaires français sont dans le collimateur des investisseurs qui craignent les éventuels "dégâts collatéraux" des difficultés financières de Vivendi Universal. Banques partenaires du groupe de médias, la Société Générale plonge de 6,12% à 62,9 euros et BNP Paribas chute de 9,67% à 50 euros.Plus épargné, le Crédit Lyonnais ne perd que 1,84 % à 44,17 euros. La banque vient d'acquérir les 50% détenus par le CCF dans leur ex-coentreprise de crédit bail immobilier Lixxbail Groupe. Le montant de l'opération n'a pas été révélé.Après avoir gagné jusqu'à 7,4% ce matin, France Télécom plonge finalement de 6,94% à 11 euros. Un conseil d'administration sera réuni demain. A l'ordre du jour, le dossier MobilCom. Par ailleurs, Deutsche Bank a repris la couverture du titre avec une opinion à " sous-performance " et un objectif de cours de 6,70 euros. Enfin, la ministre déléguée à l'Industrie, Nicole Fontaine, a déclaré ce matin sur Europe 1 que la rumeur sur la " renationalisation " de l'opérateur était " définitivement fausse ".Orange perd pour sa part 6% à 4,7 euros. France Télécom a transféré sa participation de 71,25% dans le consortium égyptien MobiNil à sa filiale mobile pour 324 millions d'euros en cash.Les autres grandes technologiques sont aussi chahutées. Alcatel plonge de 8,02% à 6,77 euros, Cap Gemini - 7,14% à 39 euros, Thomson Multimédia - 2,14% à 23,75 euros et STMicroelectronics cède 4,99% à 23,63 euros.TF1 perd 4,56 % à 26,17 euros. Dans un entretien au Parisien, Etienne Mougeotte indique que " le Mondial a coûté plus cher qu'il n'a rapporté ", malgré de bonnes audiences. Le quotidien évalue la perte à 10 millions d'euros.Lehman Brothers a revu en baisse son objectif de cours, de 36 à 34 euros. Le courtier attend une croissance des recettes publicitaires de seulement 0,5% au deuxième trimestre.Sur le SRD, A Novo est réservé à la baisse sur une chute de 26,63% à 2,92 euros. Le groupe de maintenance électronique a accusé une perte de 7,4 millions d'euros au premier semestre, contre un bénéfice de 6,1 millions un an plus tôt.Rare TMT bien orientée, Ericsson grimpe de 1,86% à 1,64 euro. Depuis hier, les investisseurs spéculent sur un éventuel rachat de l'équipementier en télécommunications. Le directeur d'un fonds de pension actionnaire du suédois a en effet déclaré que, s'il voulait continuer à croître, le groupe devait se rapprocher d'un concurrent.Les valeurs classiques ne sont pas épargnées. Suez chute de 5,32% à 25,27 euros. Schneider Electric lâche 3,54% à 51,7 euros. Renault abandonne 4,4 % à 44,8 euros, à la veille de la publication de ses résultats commerciaux pour le premier semestre 2002. Seule hausse du CAC 40, Lafarge grignote 0,3% à 100,5 euros. Enfin, Genset bondit de 132,27% à 9,5 euros, s'ajustant au prix de l'OPA du suisse Serono qui propose 9,75 euros par action du groupe biotechnologique français.Olivier PinaudCopyright Invest
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