Vivendi officialise son désengagement de l'eau

Les administrateurs de VU ont approuvé, hier soir, le plan de désengagement du groupe de sa filiale eau, Vivendi Environnement, comme le rapporte La Tribune de ce mardi (lire ci-contre). Le géant des médias doit céder 15% de VE sur le marché, et procéder à une augmentation de 8% du capital, pour 1,5 milliard d'euros. Sa participation sera ramenée au final de 64% à 40%.Cette opération, attendue par les investisseurs, contribuera au désendettement du groupe dirigé par Jean-Marie Messier, à qui elle devrait rapporter 1,6 milliard d'euros.Avant son officialisation d'hier, la sortie tant espérée était soumise à un certain nombre d'incertitudes. La première est le cours très bas de Vivendi Environnement, tout juste revenu hier au niveau de son introduction en juillet 2000 (soit 32,5 euros). La finalisation du désengagement devrait ainsi intervenir avant le 14 juillet. "Attendre plus longtemps revenait à prendre le risque de voir le cours de VE continuer de s'étioler", estiment des sources proches du dossier citées par la Tribune.La seconde provenait des atermoiements d'Esther Koplowitz, la présidente du groupe de BTP espagnol FCC, dont VE détient indirectement 27,9 %, "qui s'est fait prier" pour communiquer sa position. Esther Koplowitz, l'une des femmes les plus riches d'Espagne, pouvait faire échouer le montage si elle décidait d'exercer son option d'achat de la part de VU dans une holding, ce qui aurait privé VE de la contribution de FCC à ses bénéfices. Elle a finalement accepté de voir VE se substituer à VU en échange d'un accord industriel. Selon ce dernier, Vivendi Environnement s'est engagé à appuyer le développement des trois principales branches d'activités de FCC, les services, le BTP et le ciment, "de telle façon que le chiffre d'affaires et les résultats de l'entreprise enregistrent dans les prochaines années une progression très supérieure à celle enregistrée au cours des derniers exercices", indiquait ce matin le groupe FCC dans un communiqué.Le processus de désengagement est déjà largement dans les cours. Il constitue une "bouffée d'oxygène" pour les comptes du groupe mais ne résoud pas les interrogations liées à la stratégie de Jean-Marie Messier et à l'avenir du groupe (voir notre dossier). Le désengagement doit en outre apaiser les inquiétudes de la classe politique française, à commencer par celle du président Jacques Chirac, qui avait, à la veille des élections, exprimé son refus de voir le service public de l'eau tomber aux mains de sociétés étrangères. Vivendi Universal va donc céder une partie du capital de sa filiale à des banques françaises, avec lesquelles le groupe conserverait le contrôle majoritaire de l'ex-CGE. Ces banques devraient détenir de 10% à 12% du capital de Vivendi Environnement. La Société Générale, la Caisse des Dépôts et Consignations, BNP Paribas ou encore Dexia sont sur les rangs. Une autre personnalité, le président du Syndicat des eaux d'Ile-de-France et maire d'Issy-les-Moulineaux André Santini, dont le Syndicat représente 144 communes, a réagi. Il s'est déclaré "plutôt favorable" au montage trouvé. "Les entrées de la Caisse des Dépôts, de BNP Paribas ou de la Société Générale au capital de Vivendi Environnement ne sont encore que des rumeurs, mais nous anticipons cela et pensons donc que notre réclamation a été entendue", a-t-il déclaré ce mardi. Mardi à la Bourse de Paris, l'action Vivendi Universal termine en hausse de 1,68% à 30,20 euros, tandis que le titre Vivendi Environnement progresse de 0,46% à 32,65 euros. En début d'après-midi, l'agence de notation internationale Standard and Poor's a révisé la perspective de Vivendi Environnement de "négative" à "stable", tout en maintenant ses notes long-terme et court-terme à respectivement "BBB" et "A-2".
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