Les places émergentes, nouvel (ancien) eldorado des investisseurs

Les places émergentes peuvent remercier la banalisation des comptes "pro forma" qui a empêché les analystes d'anticiper des faillites aussi retentissantes que celle d'Enron. Lessivés par la bulle technologique et par les malversations que permet le grand supermarché mondial des pratiques comptables, les investisseurs sont devenus allergiques au risque et retrouvent, paradoxalement, le chemin des places émergentes.Depuis janvier, pas une semaine ne s'écoule sans qu'un établissement financier ne déclare haut et fort son amour pour le "monde émergent". Ainsi, Merrill Lynch vient-il d'augmenter son exposition à ces marchés au détriment notamment des Etats-Unis. Pour le courtier, "les valeurs traditionnelles de ces marchés constituent une alternative valable aux valeurs américaines de la nouvelle économie"... dont beaucoup, il est vrai, ne finissent pas de décevoir. De son côté, Clive Lloyd, de JP Morgan Fleming, observe que "ces places sont moins bien valorisées que celles du reste du monde bien que leurs fondamentaux aient changé au cours des dernières années". En effet, plus les analystes financiers et les agences de notations sont nombreux à se pencher sur les comptes des sociétés cotées sur les places émergentes, plus celles-ci sont susceptibles de respecter les critères de gouvernement d'entreprise acceptés à Paris, Londres ou New York. En outre, les risques inhérents aux éventuelles malversations comptables des sociétés des places émergentes se reflètent généralement dans leurs cours, ce qui est loin d'être déjà le cas en occident !Pas étonnant dans ces conditions que les places émergentes aient sur-performé les marchés occidentaux de 6,6 % en janvier et de 2,5 % en février. Reste à savoir maintenant si des places comme celles de Séoul ou de Moscou, qui se sont respectivement adjugé 49 % et 56 % en 2001, réitéreront leurs performances passées ou si les investisseurs occidentaux - ceux-la même qui font des places émergentes leur nouvel eldorado - ne seront pas tentés de prendre tout ou partie de leurs bénéfices dans le courant 2002.
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