"La prime de la restauration se réduit en Bourse"

Comment expliquer la différence de discours entre Sodexho et Compass?Arnaud Frérault. L'écart est en effet important. Sodexho a affiché une croissance organique semestrielle de 3 % et prévoit une marge d'exploitation en baisse, alors que Compass a atteint 7 % de croissance organique et entend améliorer ses marges. La présence géographique ne suffit pas à expliquer les différences. Il faut surtout voir que les deux groupes n'ont pas le même modèle. Compass est très présent sur la restauration concédée avec une stratégie de métier (centrée sur la restauration). Sodexho est plutôt actif dans la restauration collective avec une stratégie centrée sur le client, auquel il propose une gamme de services. Il se peut enfin que l'écart vienne plus simplement de la différence de management et d'un problème de taille critique pour Sodexho par rapport au britannique.Le marché de la restauration collective restera-t-il tendu au cours de l'année ?Après les 5-6 % affichés par le passé, ce marché devrait se situer à 3-4 % en 2002. Les restrictions budgétaires ont un réel impact. A long terme, on peut certes espérer un rattrapage de l'Europe, où la restauration collective n'est sous-traitée qu'à 23 % contre 50 % outre-Atlantique. Mais ceux qui, jusqu'ici, n'ont pas fait appel à la sous-traitance vont être de plus en plus difficiles à convaincre. La solution sera de développer les relais de croissance : les services pour Sodexho et Compass (un marché de 320 milliards d'euros, soit le double de la restauration collective) et aussi la restauration concédée pour Compass et Elior, qui peuvent appliquer pour tout public ce qu'ils savent faire dans les entreprises et les collectivités.Quelle sera la réaction de la Bourse ?Le secteur tend à perdre la prime de 20 à 30 % qu'il avait par rapport au marché. La Bourse valide le fait que Compass et Sodexho ne vont pas faire mieux que le PIB à l'avenir. Sodexho n'a pas encore réglé ses problèmes de marge et ne va pas communiquer avant septembre. Ce n'est pas de bon augure pour le titre, malgré une valorisation historiquement basse (20,8 fois les résultats 2002). En revanche, Elior, qui ne se paie que 15,5 fois les résultats 2002, offre un potentiel. Et, si le groupe est un jour mis en vente, il pourrait fortement intéresser Compass.Propos recueillis par Olivier Decarre
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