"Spéculation avant la réunion de l'Opep"

"La Tribune" - Le rebond actuel des prix du pétrole vous apparaît-il durable ?Moncef Kaabi - La hausse du baril de brent au-dessus de 22 dollars résulte de la spéculation, traditionnelle à l'approche des réunions de l'Opep. Celle du 15 mars n'échappe pas à la règle. L'actualité est alors le prétexte de la hausse. Notamment les espoirs de voir les trois grands producteurs n'appartenant pas au cartel (Russie, Norvège, Mexique) partager avec l'Opep le fardeau de la baisse de production. De même, les informations sur le retard de la production irakienne avivent cette spéculation. Tout comme la publication de stocks américains un peu plus bas qu'attendu qui font oublier au marché qu'ils s'inscrivent à un niveau supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Enfin, les indicateurs économiques laissent penser que la reprise américaine sera au rendez-vous. Mais tout cela ne doit pas faire oublier une offre qui demeure excédentaire. Avec une production de 76,2 millions de barils/ jour pour une consommation de 75,9 millions, il n'y a pas de tension sur le marché physique. Et les prix à terme illustrent ce déséquilibre en maintenant un déport. L'Opep a abaissé ses quotas de 1,5 million de barils/jour, mais les nouveaux objectifs sont dépassés de 700.000 barils depuis le début de l'année. Et les non-Opep n'ont pas réellement participé. Ainsi la légère baisse des exportations russes cache une hausse de l'offre à destination du marché domestique.A ces niveaux, le prix du baril menace-t-il la reprise ?Malgré le rebond, on reste loin des 27,4 dollars d'il y a un an. Les économies occidentales bénéficient toujours d'un allégement de leur facture énergétique. Jusqu'à 26 dollars, les cours du brut n'auront aucun effet négatif sur la reprise.Qu'attendez-vous de la Russie ?Aidé par des investisseurs occidentaux, les Russes ont réalisé de gros efforts pour endiguer le déclin de leur production pétrolière qui atteignait 11 millions de barils/jour il y a dix ans. Elle avait diminué de plus de moitié. Elle est remontée à 7,3 millions et il faut assurer le retour sur investissement promis aux investisseurs, alors que le pétrole assure les rentrées de devise pour la Russie. L'Etat russe ne se voit pas comme un régulateur et il n'est pas prêt à lâcher du lest sur les taxes pour obtenir une baisse de la production.
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