Dexia fait de la maîtrise des coûts sa priorité en 2002

Si en novembre les chiffres trimestriels publiés par Dexia avaient largement déçu le marché (voir ci-contre), ceux qu'il vient d'annoncer sont nettement plus proches des pronostics. Attendu en moyenne à 2,34 milliards d'euros par les analystes du consensus Reuters, le résultat brut d'exploitation (RBE) est ressorti à 2,294 milliards d'euros, en hausse de 36,7%. Quant au résultat net, il a atteint 1,426 milliards d'euros, contre 1,435 milliard pronostiqué par le marché. La hausse par rapport à 2000 est de 42,5%. Mais qu'elle concerne le résultat net ou le RBE, la progression est essentiellement due à l'intégration en 2001 de plusieurs acquisitions (Artesia Banking Corporation et Kempen & Co). Le bénéfice net par action a pour sa part avancé de 9,1% à 1,25 euro, compte tenu des titres émis pour financer les acquisitions et Dexia indique par exemple qu'à données constantes, son RBE a reculé de 0,3% sur l'année. D'ailleurs, si les résultats sont proches des attentes, cela ne doit pas masquer le fait que l'exercice passé a été difficile pour le groupe. Sa rentabilité s'est ainsi quelque peu dégradée puisque le produit net bancaire (PNB) a progressé plus vite (+51,7%) que les résultats. D'une manière générale, le groupe n'a pu maîtriser la dérive de ses coûts. Ainsi, les charges d'exploitation ont augmenté de 63,9% sur l'année. La situation est la même à données constantes, puisque les revenus ont progressé de 5,3% et les coûts de 9,8%. Certes, Dexia a inversé la tendance sur le quatrième trimestre, ce qui a été plutôt bien accueilli par les analystes. Mais cela n'a pas suffi pour rattraper le retard accumulé les mois précédents.Le groupe était aussi attendu sur l'intégration d'Artesia qui apparaissait plus difficile que prévu. Sur 2001, cela lui aura coûté 137 millions d'euros. "Au 1er avril 2002, la fusion juridique de Dexia Banque et d'Artesia BC aura lieu, avec effet rétroactif au 1er janvier 2002 (...). Le calendrier initialement défini pour l'intégration est inchangé, et la progression des grands chantiers s'est faite sans retard. Les objectifs de synergies ont été affinés et confirmés", explique le communiqué. Par le passé, Dexia avait dit prévoir des synergies annuelles de 220 à 250 millions dès 2005.Quant aux provisions passées sur l'exercice, elles ont été de 283 millions d'euros en raison de la dégradation du coût du risque, contre des prévisions moyennes de 213 millions. Elles concernent Enron pour 22 millions, l'Argentine pour 6 millions et Sabena pour 16 millions.Pour l'avenir, le groupe fait des préoccupations des analystes ses deux axes de bataille."Maintenant, l'infléchissement des coûts constitue notre première priorité pour 2002. Enfin notre autre grande priorité est de réussir l'intégration d'Artesia. Ce projet est celui, entre tous, qui doit dégager les synergies assurant la poursuite de la croissance de nos résultats", souligne-t-il dans son communiqué. Plus précisément, Dexia s'est engagé à ne pas dépasser 3,304 milliards d'euros de coûts, contre 3,371 milliards affichés en 2001. Et concernant Artesia, il a confirmé un programme de réduction d'effectifs de 2.500 postes d'ici à 2005 et la fermeture de 422 agences sur 1.483 actuellement.Les efforts produits pour limiter les coûts au quatrième trimestre, l'objectif de contenir les charges en 2002 et les avancées concernant l'intégration d'Artesia séduisent la Bourse. Vendredi, l'action a gagné 3,99% à 16,95 euros.latribune.f
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