Encore de belles perspectives pour les valeurs automobiles en 2002

Le secteur automobile européen a progressé de 13,6% en Bourse depuis le début de l'année 2002. C'est la meilleure performance tous secteurs confondus, comparée aux indices DJ Stoxx 600 (+1,4%) et Euro Stoxx 50 (-0,5%).Comment expliquer cette relative bonne santé alors que les opérateurs s'attendent à un repli du marché automobile ? De fait, l'année 2001 a marqué un plus haut dont il faut bien redescendre. Le marché français a ainsi connu une progression record de 6% l'année dernière. Durant cet exercice, le groupe PSA a pu déclarer le bénéfice net le plus élevé de son histoire (1,69 milliard d'euros), et son président Jean-Martin Foltz se faire adouber, on s'en souvient, "Manager de l'année". 2001 fut aussi une année record pour le géant allemand BMW (lire ci-contre).L'année 2002 s'annonce moins glorieuse sur les marchés européens. Ils devraient suivre la tendance américaine, entamée bien avant le 11 septembre, d'un recul général de la production qui accompagne traditionnellement le ralentissement économique. La production européenne a déjà reculé de 4,9% au dernier trimestre 2001. De plus, les immatriculations en Europe ont entamé une descente de 1,3% sur les deux premiers mois de 2002. Les meilleures sources en la matière restent sans conteste les prévisions des équipementiers tels Faurecia ou Delphi (lire ci-contre). Selon ces industriels, les ventes en Europe en 2002 pourraient reculer, au total de 3,3 à 4,7%. L'équipementier Valeo table, lui, sur une baisse européenne de 5 à 10%. Selon Arnaud Jeudy, analyste chez Enskilda Securities, le repli du marché atteindrait 2,3 à 4% cette année. Dans ce contexte, Arnaud Jeudy affichait dans nos colonnes une préférence pour PSA, seule société à tabler, dans cette conjoncture, sur une hausse de ses ventes mondiales (lire ci-contre). Le groupe a la faveur de la plupart des analystes, comparé à Renault, car il a su conserver une politique ambitieuse de lancement de nouveaux modèles et de réduction des coûts. PSA a ainsi gagné 1,3 point de parts de marché en 2001 en France alors que Renault a stagné. Cela dit, l'ancienne Régie se ressaisit, et après avoir souffert du vieillissement de sa gamme, elle ambitionne maintenant de lancer quinze nouveaux modèles dans les deux années à venir. Le récent modèle Vel Satis se pose en symbole de ce dynamisme retrouvé.Pour faire face à la morosité du marché européen, les constructeurs sont enfin appelés à trouver des relais de croissance sur les marchés émergents. Renault s'appuie ainsi sur les réseaux de Nissan pour prendre pied au Mexique, tandis que PSA part à la conquête du Chili. La Chine et le Brésil restent bien évidemment des terrains d'action privilégiés. Mais les deux constructeurs ont subi la crise argentine, épisode douloureux qui a pu démontrer les revers de la diversification géographique (lire ci-contre). Offre dynamique, ambitions à l'international, optimisme sur la conjoncture, le groupe PSA a pris une longueur d'avance sur son concurrent au losange. Si les deux titres ont renoué avec une tendance haussière depuis leur chute du mois de septembre, l'action PSA reste pour les opérateurs la référence du secteur. Depuis octobre, le titre PSA a ainsi regagné 43%. Dans le même temps, l'action Renault, soutenue par le redressement de Nissan, a rattrapé une partie de son retard, s'envolant de 77%.Pierre de Beauvillé
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