La pharmacie européenne dopée par la fusion Pfizer-Pharmacia

Dans le marché relativement calme de ce lundi, la fusion annoncée entre Pfizer et Pharmacia (voir ci-contre) apporte un peu d'animation. Elle permet en tout cas aux valeurs européennes du secteur de se distinguer en Bourse. A Londres, AstraZeneca gagne 0,68% dans des volumes fournis de 4,3 millions de pièces. Et à Zurich, Roche avance de 1,3% à 116,75 francs suisses. Les valeurs françaises sont loin d'être en marge du mouvement. Aventis progresse de 2,32% à 66,15 euros et Sanofi-Synthélabo s'octroie 5,7% à 59,30 euros.Bien sûr, comme le rappelle à l'AFP Roland Petitjean d'Expertise Asset Management, "le secteur de la pharmacie était récemment un peu orienté à la baisse". Les progressions de ce lundi peuvent donc tenir lieu de rattrapage. Mais l'opération annoncée entre Pfizer et Pharmacia reste bien la principale raison de la hausse. Car elle relance le scénario d'une consolidation du secteur."Nous avions depuis longtemps souligné que ce mouvement de concentration devait reprendre, en raison d'une part de la faible valorisation de ces groupes, et aussi par l'importance du cash à l'intérieur de ce secteur", estime Jean-Noël Vieille, directeur de la recherche d'Aurel Leven. De quoi changer d'opinion sur la pharmacie. "Cela devrait conduire les investisseurs à reconsidérer les ratios qu'ils appliquent aux sociétés [du secteur]", ajoute Marc Booty chez Commerzbank AG.Néanmoins s'ils s'accordent sur l'intérêt retrouvé pour la pharmacie, les professionnels ne sont pas pour autant unanimes quant au rôle que chacun jouera à l'avenir. "Les cibles évidentes sont AstraZeneca, Roche et Sanofi", estime Marc Booty.Mais certains voient plutôt Sanofi-Synthélabo comme un prédateur. "Une offre sur Bristol Myers Squibb (BMS) pourrait être une idée", note l'AFP en relayant les propos d'un vendeur. "L'intérêt premier serait l'implantation aux Etats-Unis, qui est leur point faible pour le moment, et de profiter de la puissance commerciale de BMS", précise ce même vendeur qui relève que BMS, après sa chute récente, a globalement la même valeur que le Français (43 milliards d'euros).Le marché ne semble donc pas encore très sûr de la physionomie future du secteur. Mais la fusion annoncée aujourd'hui aura au moins eu le mérite de faire renaître un brin d'optimisme dans un compartiment qui a récemment été affecté par l'ouverture d'enquêtes sur les comptes de Merck et de BMS (voir ci-contre).
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