Drôle de stratégie européenne que celle du Nasdaq !

"ATTENTION, mesdames et messieurs, devant vos yeux ébahis va se dérouler en direct la fusion d'une place boursière majeure du Vieux continent et de la plus importante plate-forme de transaction électronique du Nouveau monde!!!" Et pan ! Le mariage tant attendu entre une Bourse européenne et le Nasdaq n'a pas eu lieu. Toujours pas. Et, en lieu et place de l'opération anticipée depuis deux ans de part et d'autre de l'Atlantique, la montagne Nasdaq vient, une fois de plus, d'accoucher d'une souris.Le marché américain vient en effet de créer le "Nasdaq Allemagne", en association avec la Dresdner Bank, les Bourses de Berlin et de Brême, la Commerzbank et Comdirect qui figurent aussi au capital de cette plate-forme censée concurrencer la Deutsche Börse. Bravo, le Nasdaq s'est choisi des partenaires de qualité. Mais on est loin de l'objectif annoncé depuis deux ans déjà par sa direction. Après l'échec d'un ménage à trois avec la Bourse de Londres et la Deutsche Börse, le Nasdaq n'a pourtant eu de cesse de prendre pied en Europe. C'est certes chose faite depuis la création du Nasdaq Europe et sa fusion avec l'Easdaq au début 2001. Mais les volumes de transaction traités sont nettement inférieurs aux ambitions initiales de la plate-forme.Intervient maintenant cette offensive en Allemagne. A peine lancée, cette dernière a fait ricaner dans les salles de marché. Non pas du fait des moyens employés. Mais pour des raisons stratégiques qui conduisent à se poser les questions suivantes : était-il opportun d'aller concurrencer la toute puissante Deutsche Börse, qui capte 95 % des transactions outre-Rhin ? Pourquoi s'attaquer aux transactions réalisées à Francfort, place qui attire moins d'investisseurs que Londres et Euronext? Enfin, l'expérience de Tradepoint qui n'a jamais réussi à s'imposer à Londres, malgré l'appui là aussi de puissants partenaires bancaires, n'aurait-elle pas dû servir de leçon ?En fait de mariage, c'est donc à un divorce auquel le Nasdaq nous convie. L'opération a au moins le mérite de clarifier ses relations avec la Deutsche Börse, avec qui toute alliance semble désormais compromise.
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