"La COB s'adapte à la forte volatilité des marchés"

"La Tribune". Vous conseillez la société High Co qui procède actuellement à une émission d'Obsar. Cela ne relève-t-il pas de la mission impossible ?Didier Duhem. Il faut reconnaître qu'il est devenu très difficile, voire impossible pour une société, de lever aujourd'hui des fonds sous forme d'augmentation de capital. C'est pourquoi nous avons remis au goût du jour l'Obsar (obligation assortie d'un bon de souscription d'action remboursable), qui me paraît aujourd'hui l'instrument le mieux adapté car il permet de s'adresser à des catégories d'investisseurs complémentaires.Pour quelles raisons avez-vous effectué un placement privé avant de lancer une offre publique ?La volatilité effrénée des marchés constitue un handicap majeur pour lever des fonds. Comment arrêter un prix de marché, visé de surcroît par la Commission des opérations de Bourse (COB), lorsque le cours varie de plus de 20 % en quelques heures ? La COB a compris le problème et a donc récemment adopté une nouvelle procédure d'émission de produits dérivés (Obsar, convertibles...) qui constitue une véritable révolution pour les professionnels de la levée de fonds. Il est désormais possible d'effectuer un placement privé auprès d'investisseurs qualifiés, sans demander un visa à la COB. Ce n'est qu'une fois l'opération réalisée que vous sollicitez un visa pour lancer l'offre publique. Nous avons été les premiers à utiliser cette nouvelle procédure, avec High Co, en collaboration étroite avec la COB.Quels en sont les avantages ?Avant cette réforme, les émetteurs étaient dans l'incapacité de s'adapter aux conditions de marché sans solliciter à chaque fois un visa, y compris pour approcher les investisseurs qualifiés. Ils peuvent désormais, dans le cadre d'un placement privé, modifier leurs modalités de placement pour assurer le succès de l'opération. Seule contrainte : informer le marché par un communiqué. On réalise ainsi le chemin parcouru par la COB en quatre ans, de la définition du placement privé et des investisseurs qualifiés à un placement privé devenu la phase préliminaire d'une opération d'appel au marché. C'est un grand pas en faveur des émetteurs qui ont, plus que jamais, besoin de flexibilité pour lever des fonds.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.