La Tribune.- Les valeurs loisirs connaissent des destins bien différents...Delphine Henriet.- Parallèlement au ralentissement économique, le 11 septembre a mis à mal les valeurs du secteur. Si certaines sociétés sont encore pénalisées par l'absence de signes de reprise ou par des problèmes intrinsèques comme le Club Med, les valeurs associées au tourisme de proximité ou positionnées sur des niches prometteuses ont bien résisté, et parmi elles celles de la plaisance. Rodriguez Group et Bénéteau se sont bien repris en Bourse, après un passage à vide en septembre. Au sein d'un secteur des loisirs hétérogène, ce marché offre performances et perspectives.Pourquoi les valeurs de la plaisance se distinguent-elles ?La démocratisation de la plaisance, son succès, la baisse des taux d'intérêt, les facilités de financement, le développement des zones de plaisance en Méditerranée (Turquie, Espagne, Tunisie), la diminution du temps de travail sont des facteurs de croissance et de récurrence du secteur, qui tendent à relativiser son caractère cyclique. Pour autant, on ne peut comparer Rodriguez Group à Bénéteau. Le premier est positionné sur une niche de marché, les yachts Open et Customs à destination d'une clientèle de milliardaires, qui n'est pas affectée par la décélération de la croissance. Concernant Bénéteau, plus cyclique car positionné sur un marché médian, nous avons revu à la hausse nos prévisions, à l'issue des salons nautiques de Londres et de Düsseldorf qui ont conforté le carnet de commandes. Nos estimations 2002 sont corroborées par celles de la société, affinées en janvier, cette dernière tablant sur une croissance de 7 %, versus 0 à 10 % précédemment.Après leur hausse, peut-on encore investir sur ces valeurs ?La valorisation de Rodriguez Group, soit un PE 2002 de 37,7, n'intègre pas le levier de croissance des résultats et d'amélioration de la rentabilité que constitue la branche Customs ni sa montée en puissance. Sur la base d'un PE 2002 de 17,2, le titre Bénéteau devrait continuer de s'apprécier à horizon 12 mois et ce, d'autant plus que le groupe est à la tête de 95 millions d'euros de cash et souhaite réaliser des opérations de croissance externe, notamment dans le yachting.Propos recueillis par Pierre de Beauvillé

latribune.fr

20 Oct 2008, 4:57

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