Premiers bénéfices pour Orange

"Les résultats dépassent de loin les attentes que nous avions formulées au moment de notre introduction en Bourse", se félicite vendredi matin Jean-François Pontal, le directeur général d'Orange, dans un communiqué.La filiale de téléphonie mobile de France Télécom a en effet de quoi se réjouir à l'heure où sa maison-mère affiche des pertes record. Pour le premier semestre 2002, Orange a dégagé son premier bénéfice avant éléments exceptionnels (la dépréciation de Wind, voir ci-après), de 218 millions d'euros, après une perte avant exceptionnels de 500 millions d'euros au premier semestre 2001. Le bénéfice opérationnel a progressé de 52% à 1,25 milliard d'euros et l'Ebitda a augmenté de 41% à 2,3 millards d'euros. Le chiffre d'affaires a, comme annoncé au mois de juillet, enregistré une hausse de 13,8% à 8,1 milliards d'euros, avec un gain net de 2,1 millions de clients au cours des six premiers mois. Mieux encore, le groupe affiche une croissance des "revenus récurrents du réseau GSM" de 17,5%. Le taux de résiliation est par ailleurs en baisse.Fort de ces performances, Orange a revu à la hausse son objectif d'Ebitda pour 2002, misant désormais sur 4,7 milliards d'euros, soit une hausse de 40% par rapport à 2001. le groupe misait auparavant sur 4,3 milliards d'euros.Le groupe a tenu à rassurer sur ses capacités de financement alors que France Télécom fait face à une situation de trésorerie délicate. Le besoin de financement total d'Orange ne devrait pas dépasser 8 milliards d'euros en 2003-2004 contre 10 milliards d'euros affichés dans de précédentes estimations. L'endettement net d'Orange était de 6,1 milliards d'euros au 30 juin, avec un ratio estimé dette nette/Ebitda de 1,33 contre 1,89 auparavant. Le groupe estime ses capacités d'autofinancement à 1,8 milliard, en hausse de 58%, et souligne que les flux négatifs de trésorerie ont été limités à 193 millions d'euros contre 964 millions un an plus tôt.La stratégie d'Orange semble chercher à faire oublier le "lâchage" de MobilCom. Le groupe a renoncé à vendre sa participation de 26,2% dans Wind, le numéro deux italien de la téléphonie mobile, mais en la dépréciant de 1 milliard d'euros à 3,2 milliards d'euros. Une dépréciation qui sonne comme un avertissement envers l'Italien, Jean-François Pontal appellant le management à faire la preuve de l'opportunité de continuer l'aventure avec le Français: "Nous approfondirons notre analyse avant la fin de l'année, dès qu'un plan d'affaires réactualisé aura été établi par la direction de Wind".L'échec de l'aventure MobilCom, entraînant le retrait du marché allemand, ne semble donc pas avoir échaudé l'opérateur français. Ainsi Graham Howe, directeur général adjoint d'Orange, a réaffirmé l'intérêt du groupe pour l'UMTS : "Nous maintenons nos objectifs de déploiement du réseau. Plus de la moitié de nos investissements concernent le développement des technologies 2,5G et 3G. Nous sommes sur la bonne voie pour lancer nos services 3G dans les délais que nous avons prévus". Le dossier Wind n'a rien à voir avec les déboires de MobilCom, cette affaire devrait donc rester un cas isolé.Contrairement à celle de sa maison-mère, l'action Orange était dans le vert en matinée. Mais elle s'est retournée en mi-séance, pénalisée par les attaques sur France Télécom. Après être revenu en territoire positif dans l'après-midi, le titre termine en forte hausse de 5,95% à 5,52 euros.
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