"Nous pouvons nous faire entendre des sociétés"

"La Tribune" - Le fonds de pension britannique Hermes vient de lancer un fonds investi en Europe continentale. Quelles sont ses spécificités ?Stephan Howaldt - Elles sont de quatre ordres. Tout d'abord, nous examinons la stratégie des sociétés au regard de leurs métiers. Nous privilégions les groupes sachant créer des synergies entre leurs différentes activités. La structure du capital est aussi un élément essentiel à prendre en compte. D'une part, nous n'aimons pas les sociétés surendettées, et d'autre part nous évitons d'investir s'il existe au capital des actions préférentielles ou des droits de vote doubles. Nous regardons la composition du conseil d'administration, où nous souhaitons la présence d'administrateurs indépendants. L'âge est un critère. Enfin, le respect des règles du gouvernement d'entreprise est primordial. Au premier plan, la transparence financière.Quelle est votre méthode ?Nous nous impliquons dans la durée auprès de groupes intervenant dans des métiers solides, mais dont les actions sous-performent leurs secteurs respectifs en Bourse. Alors qu'en général, le taux de rotation des portefeuilles des fonds de pension est de l'ordre de 100 % par an, le nôtre n'est que de 40 %. Notre objectif est d'améliorer leur valorisation à long terme grâce à notre engagement auprès d'eux, ce qui implique une meilleure application des règles de gouvernement d'entreprise.De quels moyens disposez-vous, pour vous faire entendre de la direction d'une entreprise ?Tout d'abord, notre poids et notre crédibilité. Nous sommes détenus à 100 % par la caisse de retraite de British Telecom, le plus gros programme de Grande-Bretagne avec 44 milliards d'euros d'actifs sous gestion. Le fonds qui vient d'être lancé pour l'Europe continentale, d'ores et déjà doté de 300 millions d'euros, est soutenu par sept fonds de pension et a pour objectif d'atteindre un encours de 1 milliard d'euros. Si nous sommes amenés à agir plus concrètement, nous pouvons convoquer une assemblée générale extraordinaire en nous alliant avec d'autres minoritaires pour obtenir les 5 % du capital nécessaire. Enfin, même si nous préférons la discrétion dans la conduite de nos affaires, nous pouvons exercer des pressions en portant nos différends sur la place publique.
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