Infogrames rassure sur son état financier

Une longue interview du PDG d'Infogrames, Bruno Bonnell, au quotidien régional Lyon Figaro, a rassuré les marchés sur la santé financière du groupe, et notamment sur sa capacité à faire face aux échéances en matière de dette. "Infogrames n'est pas en péril à court terme", a rappellé Bruno Bonnell."Nous sommes endettés sous forme d'obligations convertibles à juillet 2004 et juillet 2005. La priorité de la société cette année est de générer du cash afin de faire face à ses obligations financières", a souligné le PDG. "Une société endettée qui sait faire face à ses obligations financières ne pose pas de problème. Il n'y a pas de péril à court terme sur Infogrames", a-t-il ajouté. "Il y a la réalité d'une dette - 450 millions d'euros - mais il nous reste deux à trois exercices pour y faire face". L'action Infogrames avait touché ses plus bas en juin dernier, alors que les analystes du CSFB s'inquiètaient particulièrement du niveau de la dette en obligations convertibles (lire ci-contre). "Nous considérons que cette dette pourrait déboucher sur une situation financière tendue en 2004 et 2005 si le cours de l'action reste déprimé", prévenait l'étude. Infogrames devra en effet rembourser des obligations convertibles à 17 euros par action en 2004 pour un montant de 125 millions d'euros, et des convertibles à échéance 2005 à 45 euros par action pour un montant de 312 millions d'euros. Si d'ici là le groupe ne génère pas de cash, il devra faire appel au marché.Or, dans l'interview parue hier, Bruno Bonnell martèle que la priorité du groupe est bien maintenant de "générer du cash" en s'appuyant sur ses acquisitions américaines (Accolade, GT Interactive, Hasbro) réalisées par le passé.Déjà, l'activité d'Infogrames, publiée au début du mois d'août, a été plutôt bonne en 2001/2002, en particulier outre-Atlantique. Au quatrième trimestre (clos fin juin), les ventes se sont élevées à 238,1 millions d'euros, en hausse de 29% et au-delà des 220 millions d'euros attendus par les marchés. Elles ont été favorisées par les performances de deux jeux pour PlayStation2, Stuntman et TestDrive sur le marché américain, et par V-Rally 3, très bien vendu en Europe. Sur l'ensemble de l'exercice 2001/2002, le chiffre d'affaires total ressort à 769,1 millions d'euros en hausse de 14%, tandis que les analystes attendaient un chiffre d'affaires annuel de 750 millions d'euros.Bruno Bonnell n'exclut cependant pas "des ajustements" d'effectifs en Europe. Il a réaffirmé qu'Infogrames, qui publiera le 19 septembre des pertes d'exploitation pour son exercice 2001/2002 en raison du retard des marchés européens, prévoit de dégager un résultat net positif sur son exercice 2002-2003.Le patron de l'éditeur de jeux a enfin démenti à nouveau les rumeurs sur des négociations concernant un éventuel rachat d'Infogrames par Sega ou un autre géant du secteur, affirmant que le groupe "a les moyens de se battre" en cas d'OPA agressive. "Nous sommes opéables car nous avons fait le choix d'aller en Bourse et nous jouons le jeu de la Bourse (...). Aujourd'hui, on dit qu'Infogrames est une bonne opportunité d'achat, mais pour qui ? Si un concurrent veut nous avaler sans l'accord du management, ce sera très difficile".La pugnacité du PDG et sa conversion, affichée dans l'interview, aux priorités financières plaisent aux investisseurs, qui reviennent sur l'action Infogrames. Le titre a perdu 70% depuis le début de l'année. Mardi, il a pu s'envoler de 10% en matinée et termine en hausse de 8,12% à 4,13 euros dans d'importants volumes.
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