Vivendi Universal perd 23% de sa valeur

Journée noire pour Jean-Marie Messier et les actionnaires de Vivendi Universal. Le cours de l'action s'est effondré de 23,31% à 18,75 euros, au plus bas historique, après avoir été réservé à la baisse en fin de séance. L'action Vivendi Environnement plonge, elle, de 11,50% à 28,40 euros.Pourtant, le désengagement tant attendu de Vivendi Universal de sa filiale eau a été précisé ce matin. Mais les marchés ont finalement mal accueilli cette opération dont la réalisation peut paraître précipitée, voire maladroite, et qui est loin de régler tous les problèmes du groupe.D'autre part, de mauvaises nouvelles concernant la cession de Telepiù ainsi que le dossier Cegetel ont alimenté le courant vendeur, que d'aucuns jugent irrationnel, sur le groupe.VU a donc annoncé lundi qu'il plaçait 53,8 millions d'actions VE (15,5% du capital) auprès des investisseurs. A l'issue de cette opération, le groupe de médias ne détiendra plus que 42% de sa filiale de services aux collectivités, qu'il s'engage à conserver pendant 18 mois. Autre volet du désengagement, VE procède à une augmentation de capital à hauteur de 1,5 milliard d'euros. Les investisseurs financiers détiendront donc, à l'issue des opérations, entre 6 et 13% du capital de VE qu'ils s'engagent à conserver pendant 6 mois. L'opération se fera au prix du placement diminué d'une décote de 1 euro. Elle est réalisée avec droit préférentiel de souscription et sera dirigée par les établissements Lazard Capital Markets et SG Investment Banking. Selon le géant des médias, cette opération devrait permettre de réduire sa dette de 1,7 milliard d'euros d'une part, et d'autre part de déconsolider la dette de VE (15 milliards d'euros) des comptes de VU. Au total, l'endettement du géant des médias passerait ainsi de 35 à 18,5 milliards d'euros. Mais pour un vendeur parisien interrogé par l'AFP, le moment est mal choisi: "ils expliquent qu'ils n'ont pas besoin de cash et en même temps, ils vendent une partie de leur participation dans Vivendi Environnement au pire moment". Cette opinion sceptique reflète l'état d'esprit des opérateurs alors que vendredi, VU a mis en gage 12,7% du capital de sa filiale eau, comme si le groupe ne pouvait attendre pour lever des fonds. Une nouvelle qui a inquiété les marchés sur la capacité de financement du groupe (lire ci-contre) et qui a fait plonger le titre de plus de 8%.Et ce lundi, l'action VU ne profite donc pas de cette annonce très attendue, c'est le moins que l'on puisse dire. Les marchés estiment que la cession clarifie peut-être la situation du groupe (lire ci-contre) mais ne règle pas l'essentiel de ses problèmes de cash et d'endettement. D'autre part, un article de la presse anglo-saxonne vient encore susciter l'inquiétude sur le processus d'assainissement du groupe. En effet, le Financial Times écrit ce matin que la cession de Telepiù, la chaîne à péage italienne, au géant News Corp. pourrait être compromise car le groupe de Rupert Murdoch aurait toutes les peines du monde à trouver des partenaires financiers pour débourser les 1,5 milliard d'euros demandés.Enfin, les opérateurs s'inquiétent de voir l'opérateur britannique BT Group se dire peu pressé de revendre ses 26% dans Cegetel, alors que VU, qui en détient 44%, souhaite monter au capital de sa lucrative filiale télécoms afin de pouvoir l'intégrer à ses comptes. Un porte-parole de BT Group a déclaré que l'opérateur britannique prendrait son temps pour revendre cet actif.Après la chute de ce lundi, et alors que la cession des titres VE se fait dans le désordre et l'irrationnalité, c'est le leadership même de Jean-Marie Messier qui semble être remis en cause.
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