"Les mobiles en attente de relais de croissance"

La Tribune. - Le marché européen de la téléphonie mobile est-il encore porteur de croissance?Stéphane Beyazian.- Le marché européen est entré dans une phase de transition et se situe à mi-chemin entre la maturité des activités traditionnelles de voix et l'arrivée des services de données. La croissance du marché ralentit et le taux de pénétration atteint progressivement le seuil de saturation. Une perception accentuée par le fait que la plupart des opérateurs "nettoient" leur base d'abonnés en éliminant des chiffres publiés les clients prépayés inactifs. Mais la progression du SMS permet tout de même un maintien du revenu moyen par abonné (ARPU).Comment les marchés valorisent-ils le secteur dans ce contexte?Les marchés attendent aujourd'hui une plus grande clarté sur l'évolution de l'ARPU en particulier avec l'arrivée de la norme GPRS. Et les valorisations des opérateurs se sont rapprochées de celles des "utilities" (services aux collectivités). La moyenne sectorielle a atteint un ratio de valeur d'entreprise sur l'Ebitda 2003 de 8,5 fois. Ceci implique que la mise en place de l'UMTS est considérée au mieux comme nulle et au pire comme destructrice de valeur. Ainsi, au cours actuel d'Orange et de Vodafone, la contribution de la troisième génération à l'ARPU est de zéro! Nous sommes plus optimistes et nous pensons que l'arrivée des services de données sera un facteur de croissance, à condition que les problèmes d'inter-opérabilité soient résolus et que le marketing soit plus axé sur les nouvelles applications possibles.Dans cette perspective, sur quelles valeurs investir?Le secteur nous paraît sous-valorisé mais il manque de catalyseurs à court terme. Vodafone et Orange sont nos titres favoris notamment grâce à leur position solide sur leurs marchés domestiques respectifs (Royaume-Uni et France) : un leadership qui génère du cash flow et limite les risques liés au déploiement de services 3G. Orange présente néanmoins un risque différent lié à son exposition en Allemagne. Il faudra continuer à guetter les deux principaux facteurs qui conditionnent le rebond : la consolidation nécessaire de l'industrie sur les marchés où la rentabilité n'est pas assurée, en particulier en Allemagne, ainsi que la progression de l'ARPU. L'impact du GPRS ne devrait toutefois pas être sensible avant début 2003.Propos recueillis par Pierre de Beauvillé
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