Les titres Vivendi Universal ne seraient placés qu'à 70%

La cession d'un part de l'autocontrôle de Vivendi Universal, rendue nécessaire par son niveau d'endettement et par le passage aux normes comptables US Gaap, n'aura rencontré qu'un succès mitigé. D'après une source proche contactée par Reuters, Deutsche Bank et Goldman Sachs, les deux établissements chargés du placement, n'ont pas été en mesure de céder la totalité des 55 millions de titres proposés aux investisseurs. Une information sur laquelle surenchérissent des gérants en indiquant que seulement 70% des actions auraient trouvé preneurs, tandis que des banquiers parlent d'un placement maximum de 50%. Conséquence directe, "Deutsche Bank et Goldman Sachs ont conservé une position", ajoute la source bancaire de l'agence Reuters.Plusieurs reproches ont été adressés à Vivendi Universal par les professionnels, à commencer par la taille de l'opération et son prix. "Ils ont eu les yeux plus gros que le ventre. Le montant était énorme, on est en début d'année avec des gestions pas encore pleinement opérationnelles et la décote était réduite", note un gérant, alors qu'un autre responsable de fonds insiste lui aussi sur le faible niveau de décote de la fourchette indicative, de 2 à 4%.Certains notaient également que le moment était mal choisi, Vivendi Universal ayant décidé de lancer son opération juste avant le discours d'AOL Time Warner (voir ci-contre). "Le timing est très mauvais", notait lundi un professionnel.Deutsche Bank, chef de file du placement, n'a pas commenté le chiffre de 70% qui circule. Mais dès ce matin, l'annonce du prix ne préfigurait pas un succès total. Le prix a en effet été fixé au cours de clôture de lundi, après que le titre a chuté de 5,28% sur la séance, soit 59,2 euros par action. Un chiffre inférieur à la fourchette indicative de 60 à 61 euros fournie dans la journée de lundi. Par ailleurs, un des porte-parole de la Deutsche Bank a indiqué qu'en France les gérants qui le souhaitaient pouvaient retirer leurs ordres. Une pratique courante sur le marché français quand le prix définitif est fixé en dehors de la fourchette de prix initiale. "On peut supposer que Deutsche Bank et Goldman Sachs n'ont pas envie de traîner une casserole sur Vivendi Universal, car le placement a été fait à un prix trop élevé", remarque un gérant. Toutefois, cela n'inquiète pas pour autant toute la profession. "Cela veut dire que Deutsche Bank et Goldman Sachs pensent pouvoir les replacer au moins à ce prix là par la suite (...). Ce n'est pas mauvais signe", commente un autre professionnel.Néanmoins, si les marchés ne connaissent pas de nette hausse à court terme, les titres conservés par les deux banques, et qu'elles tenteront d'écouler au fur et à mesure, pourraient peser sur le cours de Vivendi Universal. En outre, pour la Deutsche Bank et Goldman Sachs, le risque de perte sur l'opération sera évident. Car s'il était concevable que Vivendi Universal revoie ses prétentions à la baisse, ce dernier ne semble pas l'avoir fait. Un porte-parole du groupe a en effet confirmé mardi que les 55 millions de titres avaient fait l'objet d'une prise ferme à un prix situé entre 60 et 61 euros.Vivendi Universal sera donc arrivé à ses fins mais au risque de subir le désaveu des investisseurs et de voir son action s'enliser dans un proche avenir.Après sa chute de lundi, l'action du groupe de Jean-Marie Messier poursuit son repli et termine en baisse de 0,68% à 58,80 euros.latribune.f
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