« La concentration dans l'emballage n'est pas achevée »

« La Tribune » - L'OPA de Mondi sur La Rochette montre-t-elle une intensification de la concentration européenne dans le secteur de l'emballage ?Jean-Claude Bouveron - Cette OPA est en effet le signe de la poursuite d'un mouvement initié en 2000, qui est aujourd'hui relancé dans un contexte de faiblesse des prix et de la demande. Le processus de concentration est loin d'être achevé, car si les trois leaders, Jefferson Smurfit, SCA et Kappa, détiennent ensemble 42 % du marché européen, les autres acteurs n'en détiennent que de très faibles fractions. Il reste donc de nombreux petits groupes qui alimentent des marchés régionaux. Ce sont des cibles potentielles, voire des prédateurs à l'instar de Saica, le numéro 5, avec moins de 5 % de part de marché, qui a été le premier à tenter de prendre le contrôle de La Rochette. La plupart des acteurs restent aux mains d'actionnaires privés. Hors La Rochette, la Bourse française ne compte plus qu'un seul acteur indépendant dans l'emballage en carton ondulé : Otor. Ce dernier fait actuellement l'objet d'une intense spéculation dans le sillage de l'offre sur son concurrent.Comment le secteur fait-il face à la morosité de la demande ?Depuis deux ans, l'approche industrielle a un peu cédé le pas à la logique financière, compte tenu de la sous-performance chronique des valeurs du secteur qui justifiait une désaffection des investisseurs à leur égard. Plutôt que de continuer à accroître leur capacité de production, les grands acteurs ont commencé à jouer la carte de la consolidation sectorielle depuis 2000.Etes-vous confiant sur le rétablissement de la rentabilité structurelle de l'emballage ?C'est en tout cas le but recherché par le mouvement de concentration, même si les vieux démons de l'augmentation des capacités peuvent toujours resurgir. On peut déjà noter des progrès puisque les stocks de pâte à papier NBSK restent à 1,5 million de tonnes contre 2 millions lors du précédent creux de cycle, et le cours se maintient cette fois au-dessus des 450 dollars la tonne quand il s'était effondré à 380 dollars lors du cycle précédent. A ce niveau, les stocks restent néanmoins conséquents et hypothèquent un redémarrage rapide.
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