"Fi System compte réaliser des acquisitions en 2002"

latribune.fr.- Après une année 2001 délicate, Fi System est-il sorti de l'ornière ? Thierry Sainte-Claire Deville.- Le point bas a été touché en septembre-octobre 2001, époque à laquelle il y a eu un changement d'orientation du groupe. Fi System s'est alors recentré sur l'intégration, son coeur de métier, avec le but de rester leader dans ce domaine d'activité. Nous sommes aussi persuadés que pour être rentables, alors que la pression des clients sur les prix est forte, il nous faut atteindre une taille critique. C'est pourquoi, nous avons décidé dès l'automne dernier de doubler notre force commerciale. Aujourd'hui nos effectifs sont d'environ 750 personnes et notre objectif est d'atteindre les 1.000 personnes. Les premières mesures ont déjà été payantes puisque nous avons retrouvé le chemin de la croissance fin 2001 et début 2002.Comment vous situez-vous aujourd'hui par rapport au secteur ?Fi System bénéficie toujours d'une image porteuse. Nous disposons de plus de 1.000 références et sommes capables d'apporter de la valeur ajoutée au client. Nous avons acquis plus de maturité et pouvons fournir une offre complète en liant par exemple la maintenance à l'intégration. Une autre caractéristique de Fi System est sa capacité d'innovation. Nous avons par exemple une expertise reconnue autour des services multimédias accessible depuis un mobile, avec les technologie WAP 2.0, i-mode ou Java. Bref, tous ces éléments font que nos concurrents sont plutôt des sociétés comme Cap Gemini, Atos ou Sopra plutôt que des acteurs de taille plus modeste. Le fait de réaliser 43% de votre activité avec dix clients ne représente-t-il pas un risque ?Notre préférence va aux grands comptes car nous souhaitons capitaliser sur nos clients afin d'avoir, si possible, des revenus récurrents. Cela n'est pas envisageable avec les petites structures qui n'ont besoin que de projets isolés. Bien entendu, avoir une base de clientèle réduite peut toujours représenter un risque. C'est pourquoi nous avons voulu développer notre force commerciale. Elle nous a permis de signer dix nouveaux grands comptes depuis le début de l'année.L'action a continué à chuter en 2002, beaucoup d'analystes demeurent négatifs et la capitalisation de 13,5 millions d'euros donne une valeur d'entreprise nulle voire négative. Cela vous préoccupe-t-il ?Nous payons certainement les excès d'enthousiasme du printemps 2000. Mais la situation est également anormale aujourd'hui avec un cours de moins de 1 euro. Je dirais aux actionnaires que Fi System a un fort potentiel de rebond à moyen terme et bien entendu ce n'est pas une action de "père de famille". En tous cas, et contrairement à ce qui a peut-être été fait par le passé, le cours de Bourse n'est pas notre priorité à court terme. Aux effets d'annonce, nous préférons les actions destinées à renforcer les fondations du groupe pour arriver à l'équilibre financier. C'est ainsi que nous pourrons redonner confiance au marché.Face à une situation économique et commerciale tendue, quelle est votre marge de manoeuvre ?Nous basons notre suivi sur trois indicateurs : le tarif journalier moyen (TJM), le salaire moyen des équipes (SMP) et le taux d'activité congés exclus (TACE). La pression sur les prix et les difficultés de recrutement auxquelles nous faisons face laissent peu de place à une action sur les deux premiers. Nous jouons donc sur le taux d'activité de nos collaborateurs (TACE). De 62% en octobre, il est passé au-dessus de 80% en avril. Un chiffre que nous devons encore améliorer. Vous annonciez récemment viser 10% de croissance séquentielle de l'activité et une marge opérationnelle de 5% au quatrième trimestre. Ces pronostics sont-ils maintenus ?Nos objectifs sont toujours d'actualité, qu'ils concernent le chiffre d'affaires ou la rentabilité. Ils seront toutefois difficiles à réaliser et il est certain que nous ne les dépasserons pas allègrement. J'ajouterai que nous comptons être rentables sur un mois au troisième trimestre.Certains ont parlé d'une possible faillite vous concernant, était-ce injustifié ?Dans la mesure où la situation s'améliore, les 15 millions de cash dont nous disposons nous permettent de résister plus d'un an. Nos seules grosses dépenses concernent le recrutement de notre force commerciale. Or, il s'agit d'un investissement pour l'avenir. Par conséquent, je n'ai pas la moindre inquiétude sur la pérennité de l'entreprise. D'autant que notre endettement est très faible, avec moins de 2 millions d'euros.Des analystes estiment que le mouvement de consolidation du secteur devra se faire avant la fin de l'année. Est-ce votre opinion ?Je crois qu'il restera des fenêtres en 2003, mais il est vrai que l'essentiel du mouvement aura lieu cette année. Nous y avons largement contribué par le passé. Et, après une période d'accalmie, Fi System compte réaliser des acquisitions avant la fin 2002.Malgré votre faible capitalisation, vous vous considérez donc toujours comme un prédateur...Bien entendu. Car nous disposons de liquidités. Mais il n'est tout de même pas dans notre intention de payer des acquisitions entièrement en cash. Nous devrons trouver des solutions combinées. Concernant nos cibles, l'important est qu'elles aient le même métier de base que nous. Il y a encore plusieurs sociétés de taille moyenne susceptibles de nous intéresser. Elles ne sont, pour la plupart, pas cotées en Bourse.Propos recueillis par Olivier Decarre
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